jeudi 13 septembre 2007
Calendrier de Septembre "Fêtes Païennes et Fêtes Chrétiennes"
LA LITURGIE UNIVERSELLE
Depuis que l'homme est homme, il n'a cessé de chanter son mariage mystique avec l'univers par la définition de temps et de lieux sacrés.
Cet ouvrage est une vaste récapitulation des temps liturgiques - des fêtes - dans lesquels toutes les civilisations, toutes les religions, se sont immergées afin de trouver un «sens» au «temps qui passe».
Se situant en amont desdites religions, l'auteur tente ici de restituer les rythmes spirituels fondamentaux qui ont de tout temps permis la grande analogie entre l'Homme et l'Univers, tant en nature qu'en évolution.
Livre fêtant gaillardement l'immanence de la divinité - ou des divinités - en toutes choses, il peut être aussi utilisé comme un dictionnaire, un guide pratique, pour toute personne entendant retrouver ces rythmes sacrés au sein de notre modernité.
CALENDRIER SEPTEMBRE
NATIVITÉ DE MARIE ( 8 septembre)
D'après la tradition, Marie était de la tribu de Juda et descendante de David, mais les textes officiels ne précisent pas ce point. Seul Joseph est expressément désigné comme issu de la branche davidique (Luc 2, 4). Le seul point qui pèse en faveur de cette thèse est un passage de l'Épître de Paul aux Romains, où il parle ainsi de Jésus «... son fils... né de la postérité de David selon la chair». Cet argument ne peut être pris en considération que si l'on accepte le fait que Jésus soit né seulement de Marie sans le concours de Joseph.
Les parents de Marie ne sont connus que par des traditions diverses. Aucun texte du Nouveau Testament n'en fait état. Son père se serait nommé Héli, ou Joachim, et sa mère Anne. Ils eurent Marie à un âge avancé sur l'intervention de Dieu lui-même. C'est surtout un ouvrage apocryphe, le Protoévangile de Jacques (IIQ siècle) qui donne ces renseignements. Le lieu de sa naissance varie suivant les auteurs mais il semble que ce soit à Jérusalem. Elle aurait été élevée avec les autres vierges du Temple après avoir prononcé ses voeux.
Marie serait une réplique d'Ève. En effet, si la première femme, Ève, fut responsable de la chute de l'homme (Gen. 3), et des conséquences qui s'ensuivirent, Marie a mis au monde Jésus qui, par son sacrifice, a permis de racheter la faute d'Ève.
Certaines sectes gnostiques, les ophites en particulier, adoraient Marie comme une déesse.
Cette fête fut célébrée à Rome seulement à compter de la fin du Vlle siècle et fut décidée au synode de Strasbourg, en 799, avec la Purification le 2 février, l'Annonciation le 25 mars, l'Assomption le 15 août. Ces fêtes sont d'importation byzantine. Elles ne figurent pas au sacramentaire grégorien.
La Nativité de Marie est célébrée chez les coptes, le 16 janvier; dans le calendrier nestorien, c'est le lendemain de Noël. En Gaule, elle fut fixée au Vle siècle, le 18 janvier, mais sans obligation.
Les premières églises dédiées à la Vierge (églises byzantines) représentent dans leur décoration Marie et Jésus assis sur un trône, comme Isis et son fils Horus. La Vierge est coiffée de la couronne de Cybèle et la poitrine ornée d'un masque de Gorgone comme Athéna.
En Italie et en Grèce, il est fréquent qu'on ait élevé des églises à Marie sur les ruines des temples de Cybèle, Minerve, Athéna, etc. Il y eut souvent transfert des anciennes coutumes, des anciens rites à la nouvelle religion qui dut accepter ces compromis pour pouvoir répandre la nouvelle foi.
En Arménie, on fêtait une ancienne divinité, Anahitis, le 15 septembre. La nativité de Marie y fut fixée un temps et reportée ensuite au 8 septembre.
À Naples et à Capri, pour la Nativité de la Vierge, on allumait des feux de broussailles et on faisait partir des feux d'artifice dès la nuit venue. Cette coutume était précédée de l'illumination des églises et d'une procession. On la pratiquait encore à la fin du siècle dernier.
FÊTE DE LA CROIX ( 14 septembre)
Cette fête commémore la découverte de la «Vraie Croix» par Ste Hélène, mère de Constantin vers l'an 300. D'après Eusèbe de Césarée, c'est un certain Judas qui, après avoir été menacé de torture, indiqua l'endroit du Golgotha où se trouvait la croix.
D'origine palestinienne, la fête était célébrée à Jérusalem à compter du IVe siècle. Elle rappelait alors seulement l'anniversaire de la dédicace des églises constantiniennes sur l'emplacement du calvaire et du Saint-Sépulcre qui, de Jérusalem, passa à Constantinople, ensuite à Rome au Vlle siècle, en même temps que la découverte de la Vraie Croix. Il est encore fréquent que l'adoration de la croix ait lieu au moment de Pâques.
Dans l'Ancien Testament, le seul signe de crucifixion est celui du serpent d'airain de Moïse (Nomb. 21, 8.9). Ce supplice était inconnu des Hébreux mais utilisé par les Romains. Le signe de croix est cependant noté lorsque Ézéchiel (9, 4) reçut l'ordre de YAHVEH de marquer au front des fidèles un signe en forme de T. Or, la croix employée par les Romains pour exécuter les condamnés était en forme de T, et non comme elle est représentée dans l'iconographie moderne.
La croix ne fut utilisée comme symbole par les chrétiens qu'à compter du Ille siècle. Elle était toujours seule et sans corps humain. La plus ancienne représentation connue avec Jésus est du Ve siècle.
Elle n'est pas l'apanage des chrétiens. Elle était connue en Chine.
En Crète, on en a retrouvé une qui remonte à 1500 avant notre ère.
La croix grecque a une double traverse (la croix chrétienne n'en a qu'une). C'est la croix de Lorraine. La traverse supérieure plus courte portait l'inscription I. N. R.I. qui signifie entre autre «Jésus de Nazareth Roi des Juifs».
Pour les chrétiens, elle symbolise le salut par la Passion de Jésus.
D'après la légende, elle avait été faite avec le bois de l'arbre de la connaissance du jardin d'Éden, cause de la chute (Gen. 3, 1).
Une autre tradition prétend qu'elle aurait été fabriquée avec un arbre planté par Seth sur le tombeau d'Adam.
Jusqu'au XVe siècle, la croix à trois traverses était celle du pape, des cardinaux et des évêques.
Actuellement la triple croix est réservée au pape, la double aux cardinaux, la simple aux évêques.
La croix peut aussi être rattachée à certains rites initiatiques.
L'Église chrétienne utilise cet aspect, entre autre lors de l'ordination d'un prêtre, quand on le fait mettre à plat ventre sur le sol, les bras en croix.
En Abyssinie, la veille de la fête, on tirait des salves de coups de feu. On se munissait ensuite de torches et on parcourait le village après avoir allumé des feux de joie. On faisait aussi le tour de la maison, pièce par pièce, avec la torche, en éclairant les coins les plus obscurs.
Ce rite avait pour but d'expulser les mauvais esprits.
FÊTE D'ANAHITIS (15 septembre)
Anahitis est une déesse grecque d'origine iranienne, identifiée à Vénus et Astarté. Son culte était très populaire en Arménie et dans les pays voisins.
Dans les Avestas (1) son nom complet semble signifier «haute, puissante, immaculée». Elle «purifie la semence de tout mâle; qui purifie pour enfanter la matrice de toute femelle; qui donne un bon enfantement à toute femelle».
(1) Traité YASHT V (traduction Darmesteter, vol. Il, p. 363 suiv., Paris 1960).
Elle est représentée comme une jeune fille «très forte et de belle taille, à la ceinture haut liée, noble et d'un rang illustre (les nombres entre parenthèses indiquent le numéro des versets) ; chaussée jusqu'à la cheville, portant un diadème d'or (78-126). Elle est vêtue d'un manteau d'or (123) ; porte de gros pendants d'oreilles et un collier d'or (127), une couronne d'or en forme de roue avec des bandelettes ruisselantes (128) et des vêtements en peau de loutre (129).
Anahitis était déesse des eaux, de la fécondité et facilitait les accouchements. La prostitution rituelle et des rites orgiaques étaient attachés à son culte.
En Arménie, elle précéda Marie. Le transfert du culte «païen» au christianisme a été reconnu par les Pères arméniens à partir de l'an 700.
Le jour de la fête d'Anahitis était aussi celui de Marie dans l'Église arménienne (voir Nativité de la Vierge, 8 septembre).
Le 15 septembre, les Aztèques célébraient une fête en l'honneur de Chicomecoatl, déesse du maïs et mère des dieux, précédée d'un jeûne de sept jours où l'on ne pouvait consommer que du pain sec et de l'eau. On se saignait aux oreilles en guise de pénitence et le sang était conservé dans un récipient.
Pendant cette période de septjours, on consacrait une femme qui était immolée le dernier jour de jeûne à Atlatatonan, déesse de la lèpre. On jetait le corps dans un puits sacré avec tous les objets qui avaient servi à manger et à boire à toute la population ce jour-là, comme s'ils étaient contaminés par la maladie
Le jour de la fête, on choisissait une autre jeune fille de douze ou treize ans qui était adorée comme la déesse Chicomecoatl et vêtue comme elle de feuilles de maïs. Le lendemain à l'aube, la jeune fille était décapitée et, avec son sang, on arrosait la statue de la déesse.
Il est certain que dans ce rite la jeune fille représentait la déesse incarnée. Pour symboliser sa renaissance, on écorchait le corps de la sacrifiée et un prêtre se parait de cette peau et dansait devant le peuple. Pour la fête de XIPETOPEC, «Monseigneur l'Écorché», un prêtre revêtait aussi la peau d'une victime sacrifiée.
21 SEPTEMBRE
En Syrie, les chênes sacrés étaient nombreux. L'un d'eux, près de Beyrouth, était connu pour guérir les rhumatismes. L'une de ses racines formait une arche. Il suffisait de passer dessous pour être débarrassé de la maladie. De la même façon, les femmes s'assuraient un accouchement facile.
Le 21 septembre, hommes et femmes dansaient séparément autour de l'arbre pour l'honorer.
ÉQUINOXE D'AUTOMNE
À Cuzco, les Incas célébraient cette fête située à la nouvelle lune qui suivait l'équinoxe d'automne. Elle avait pour but de préserver le peuple des misères qui pouvaient l'atteindre.
C'était un jour de jeûne. Dans chaque maison on fabriquait une pâte de farine de maïs. Une partie de cette pâte était mélangée avec du sang pris entre les sourcils d'enfants de 5 à 10 ans. L'autre, restée naturelle, était cuite. On se rassemblait devant la porte du frère aîné, ou à défaut chez le parent le plus âgé. Tout le monde se frottait le corps et le visage avec la pâte mélangée de sang pour écarter toute infirmité. On faisait la même application sur le seuil de la maison et on y laissait le reste de la pâte.
Au temple du Soleil, une cérémonie identique était célébrée par le grand prêtre.
Le lendemain matin, dès que le soleil apparaissait, on lui adressait des prières pour qu'il écarte les mauvais esprits de la ville. On mangeait alors la galette de maïs cuite qui ne contenait pas de sang. Ensuite, un Inca de sang royal, messager du Soleil, vêtu de riches parures, armé d'une lance ornée de plumes, allait en courant du temple à la place centrale de Cuzco. Là se trouvait une urne d'or contenant l'alcool de maïs servant aux libations, gardée par quatre Incas, une lance à la main. Le prince touchait de sa lance celles des gardiens qui partaient alors vers les «quatre coins du monde» pour chasser les mauvais esprits sur l'ordre du Soleil, transmis par le prince. Sur leur passage, les habitants secouaient leurs habits pour se débarrasser des démons et demandaient en même temps au Soleil de leur accorder de voir la prochaine fête. Les quatre coureurs passaient leur lance à un relais et au bout d'une certaine distance, le dernier relais se baignait dans une rivière, un lac, ou se purifiait avec de l'eau pour se délivrer de tous les maux qu'il avait emporté avec lui. Ils plantaient ensuite leurs lances en terre pour indiquer aux esprits les limites qu'ils ne pouvaient franchir.
Extrait des " Fêtes Païennes et Fêtes Chrétiennes - La Liturgie Universelles de M. Laperruque, 1996.
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