lundi 15 octobre 2007
2/ Calendrier d' Octobre "Fêtes Païennes et Fêtes Chrétiennes"
LA LITURGIE UNIVERSELLE
Depuis que l'homme est homme, il n'a cessé de chanter son mariage mystique avec l'univers par la définition de temps et de lieux sacrés.
Cet ouvrage est une vaste récapitulation des temps liturgiques - des fêtes - dans lesquels toutes les civilisations, toutes les religions, se sont immergées afin de trouver un «sens» au «temps qui passe».
Se situant en amont desdites religions, l'auteur tente ici de restituer les rythmes spirituels fondamentaux qui ont de tout temps permis la grande analogie entre l'Homme et l'Univers, tant en nature qu'en évolution.
Livre fêtant gaillardement l'immanence de la divinité - ou des divinités - en toutes choses, il peut être aussi utilisé comme un dictionnaire, un guide pratique, pour toute personne entendant retrouver ces rythmes sacrés au sein de notre modernité.
FÊTE D'OPET (début octobre)
Cette fête égyptienne commençait début octobre et durait 24 jours, parfois 27.
Le dieu Amon quittait le temple de Karnak pour rendre visite à son harem (opet) de Louxor.
Elle se célébrait au moment où le Nil se retirait après avoir déposé le limon apporté par la crue pour fertiliser les terres.
C'était une double fête de fécondités : celle des dieux et celle de la terre.
Partant de Karnak, trois barques portées par les prêtres contenaient les statues du dieu Amon, celle de son épouse Mout et celle de leur fils, le dieu Khousou. Le Pharaon accompagnait la procession.
Elles arrivaient au bord du Nil où elles étaient chargées sur des bateaux. La flottille remontant le fleuve jusqu'à Louxor. À l'arrivée, les barques de la triade étaient conduites dans leur sanctuaire du temple.
Là, le couple divin Amon et Mout, allait pendant onze jours célébrer leurs épousailles mystiques pour entretenir la vie et la force divine, perpétuer et renouveler la création, et par répercussion, assurer la fertilité et la fécondité de l'Égypte, hommes, animaux et champs.
La fête achevée, la triade rejoignait Karnak jusqu'à la prochaine célébration.
Pendant toute la durée de la fête, les Égyptiens à l'extérieur du temple fêtaient à leur façon les rites auxquels ils ne pouvaient assister par des banquets accompagnés de musiques et de danses.
Actuellement, il y a à l'intérieur du temple de Louxor une mosquée consacrée à un saint musulman, Abou-el-Hagag. Pour sa fête, une barque est promenée en procession comme autrefois l'était la barque des dieux en Égypte ancienne.
FÊTE DE MITHRA (2 octobre)
Ces fêtes se célébraient le 16e jour du mois de Mihr qui correspond au 2 octobre.
C'était la célébration populaire la plus importante. On pensait que, ce jour-là, le soleil était apparu pour la première fois.
Dans les Avestas, toutes les prières (Yasht), ou invocations, dites à cette occasion commençaient par «Mithra, maître des vertes campagnes...»
Dès le IV° siècle av. J.-C., Mithra était considéré comme un «sauveur». À l'occasion de ces fêtes, le roi exécutait des danses sacrées et se livrait à des excès de boisson en l'honneur de la divinité.
Ces fêtes sont distinctes des Mystères de Mithra
15 OCTOBRE
Ce jour-là, on faisait à Rome, sur le Champ de Mars, une course de chars. En offrande au dieu Mars, on tuait d'un coup de lance le cheval de droite de l'attelage vainqueur. On tranchait sa tête que l'on ornait de pains préparés pour la circonstance et elle était placée sur un mur de la maison du roi ou sur la tour Mamilia.
La queue du cheval était portée à la maison du roi en grandes pompes et en prenant soin que du sang coule sur le foyer de la maison.
Le fait de demander une bonne moisson au moment du sacrifice indique que le cheval devait incarner l'esprit du blé.
31 OCTOBRE
En Irlande, les Celtes allumaient un feu nouveau le 31 octobre, veille de la Toussaint. Il servait à allumer tous les autres feux qui avaient été éteints la veille et à brûler les holocaustes offerts aux dieux par les druides.
DASSERA
On pratiquait cette fête au Népal au début octobre, à la fin de la saison des pluies. Elle durait dix jours pendant lesquels tout le monde était en vacances. Tous les tribunaux étaient fermés. Les prisonniers étaient conduits hors de la ville pour que les chaînes qui les entravaient ne gênent pas l'action bénéfique des dieux. Katmandou était purifiée par des prières. Les maîtres faisaient des présents importants aux employés qui leur avaient donné satisfaction. Le septième jour, au crépuscule, l'armée tirait des salves de fusils et d'artillerie pour chasser les démons. On ne pouvait récolter le riz qu'après ces dix jours de fête.
PRAEROSIA
Ces cérémonies honoraient Déméter à Éleusis. La déesse prenait à cette occasion le nom de Praerosia qui signifie «avant les labours». C'était une fête des prémices.
La légende raconte que le monde entier étant ravagé par une famine, la Pythonisse avait conseillé de procéder aux rites de Praerosia. Dès que ce fut fait, la famine cessa.
Depuis ce jour-là, les Athéniens recevaient de tout l'Empire les prémices des récoltes.
Le rite principal consistait en un labour sacré symbolique exécuté par le grand prêtre avant que les paysans ne déclenchent leurs activités.
C'est Triptolème qui, instruit par Déméter, apprit aux humains à atteler les boeufs à la charrue. La déesse lui communiqua aussi les Mystères d'Éleusis.
Ce labour symbolique était pratiqué en Turquie, près d'Andrinople, comme en Thrace.
THESMOPHORIES
D'après la légende, Triptolème aurait institué cette fête grecque en l'honneur de Déméter.
Déméter, déesse du blé, était fille de Chronos et de Rhéa. Un jour que sa fille Perséphone allait cueillir un narcisse dans un champ, la terre s'ouvrit et le dieu Hadès l'enleva aux Enfers. Déméter, désespérée, quitta l'Olympe, séjour des dieux, pour errer sur terre pendant neuf jours et neuf nuits. Enfin Hélios eut pitié d'elle et lui donna le nom du ravisseur. Mais Déméter refusa de rejoindre l'Olympe tant que sa fille ne lui serait pas rendue. Elle s'enfuit alors à Éleusis chez le roi Céléos. Elle enseigna au fils du souverain, Triptolème, les techniques du labour, des semailles et des récoltes. Mais en l'absence de la déesse qui veillait sur la germination, la terre devint stérile. Sur l'intervention de Zeus, Hadès refusant de rendre Perséphone, il fut décidé que cette dernière resterait six mois de l'année avec sa mère Déméter et les six autres mois avec son ravisseur aux Enfers. Le premier semestre correspondait à la pousse de la végétation, le second semestre à la période où les graines sont enfouies dans la terre, comme Perséphone aux enfers.
Les Thesmophories étaient célébrées par les femmes. À cette occasion, ces dernières jetaient dans une caverne consacrée à la déesse des pommes de pin, des porcs et des représentations du sexe féminin. Ensuite, elles observaient un jeûne rigoureux en restant assises par terre. Quelque temps après la fête, elles descendaient dans la caverne pour en rapporter des morceaux de porc qui étaient mélangés aux semailles pour fertiliser les champs. Ces rites avaient aussi pour but de donner la fécondité aux femmes.
À ces rites, se joignit une cérémonie d'initiation féminine aux Mystères d'Éleusis.
On sait peu de choses sur ces initiations. Seulement que les futures initiées couchaient sous une tente, à l'écart, après avoir abandonné leur argent.
Elles dormaient sur un lit de feuillage vert avec une branche de pin sous leur couche. Pendant la durée des cérémonies, certains aliments étaient interdits.
Pour symboliser la recherche de Perséphone par Déméter, les initiées faisaient une quête symbolique avec des torches allumées.
Les Thesmophories étaient interdites aux esclaves et aux femmes de mauvaise vie. On avait l'habitude de libérer un prisonnier à l'issue de la fête.
NOUVELLE LUNE D'OCTOBRE
À cette occasion, les Todas des monts Nilghéris, en Inde, célèbrent une fête du feu. Ils éteignent tous les feux et par frottement de deux morceaux de bois obtiennent le feu nouveau à qui ils demandent l'abondance d'herbe, de miel et de fruits.
Aux îles Fidji, la nouvelle lune d'octobre était l'occasion de l'initiation des jeunes gens à la pratique des rites ancestraux.
On rasait la tête des nouveaux promus et l'on épilait leur barbe. Pendant les quatre jours de retraite qu'ils passaient hors du temple, ils offraient aux esprits des ancêtres des armes et des tissus. Le jour suivant, on les ramenait au temple où ils pouvaient voir, allongés sur le sol, un certain nombre d'individus paraissant morts, couverts de sang, les entrailles semblant sortir du ventre. À l'autre bout de la salle, le grand Prêtre, assis, attendait que les futurs initiés aient rampé sur tous ces corps et se soient alignés devant lui. Il poussait alors un grand cri et les faux cadavres se précipitaient vers la rivière où ils allaient se purifier et se laver du sang et des entrailles de porc qui les avaient souillés.
Les hommes revenaient de ce bain, propres, couverts de guirlandes de fleurs en chantant un air grave et imposant.
Quatre anciens parmi les plus hauts initiés leur distribuaient le repas sacré.
Le premier offrait une igname cuite, le second un morceau de porc rôti, le troisième une coupe d'eau. Chacun mettait dans la bouche des initiés un morceau des présents qu'il avait apporté. Le quatrième vieillard passait ensuite, essuyant leurs lèvres avec un linge propre. On les informait alors des dangers qu'ils couraient s'ils dévoilaient à un profane les rites secrets qui se déroulaient ensuite.
Il faut ajouter que les habitants ne pouvaient consommer les ignames nouvelles que lorsque les cérémonies étaient achevées.
Au Népal, au mois d'octobre, on pratiquait le rite d'adoration de la grenouille. Le prêtre, après une purification, faisait offrande de cinq produits différents dont de l'encens en fumigation, au bord d'un étang habité par des grenouilles. En même temps, il demandait à la déesse grenouille d'envoyer la pluie et de protéger les moissons
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire