samedi 28 août 2010
5 / PRIERES DE LOUIS-CLAUDE de SAINT-MARTIN (1743-1803
Ote-moi ma volonté, Seigneur, ôte-moi ma volonté ; car si je peux un seul instant suspendre ma volonté devant toi, les torrents de ta vie et de ta lumière entreront en moi avec impétuosité, comme n'y ayant plus d'obstacle qui les arrête. Viens m'aider toi-même à briser ces funestes barrières qui me séparent de toi ; arme-toi contre moi-même, afin que rien en moi ne résiste à ta puissance, et que tu triomphes en moi de tous tes ennemis et de tous les miens, en triomphant de ma volonté. O principe éternel de toute joie et de toute vérité, quand est-ce que je serai renouvelé au point de ne me plus apercevoir moi-même que dans la permanente affection de ta volonté exclusive et vivifiante Quand est-ce que les privations en tout genre me paraîtront un profit et un avantage, en ce qu'elles me préservent de tous les esclavages, et me laissent plus de moyens de me lier à la liberté de ton esprit et de ta sagesse ? Quand est-ce que les maux me paraîtront une faveur de ta part, comme autant d'occasions de remporter des victoires, et de recevoir de ta main les couronnes de gloire que tu distribues à tous ceux qui combattent en ton nom ? Quand est-ce que tous les avantages et les joies de cette vie, me paraîtront autant de pièges que l'ennemi ne cesse de nous dresser pour établir dans nos coeurs un Dieu de mensonge et de séduction, en place du Dieu de paix et de vérité qui devrait toujours y régner ? Enfin, quand est-ce que le saint zèle de ton amour et l'ardeur de mon union avec toi me domineront jusqu'à donner avec délices ma vie, mon bien-être, et toutes les affections étrangères à ce but exclusif de l'existence de l'homme qui est ta créature, et que tu as chéri jusqu'à vouloir l'aider par ton exemple, en te donnant toi-même tout entier pour lui. Non, Seigneur, celui qui n'est pas emporté par ce saint dévouement n'est pas digne de toi, et il n'a pas encore fait le premier pas dans la carrière. La connaissance de ta volonté et le soin du serviteur fidèle de ne jamais s'en séparer un seul instant, voilà l'unique et véritable lieu de repos pour l'âme de l'homme ; il ne peut en aborder sans être sur le champ rempli de délices, comme si tout son être était renouvelé et revivifié dans toutes ses facultés, par les sources de ta propre vie ; il ne peut s'en écarter, sans se voir sur le champ livré à toutes les horreurs de l'incertitude, des dangers et de la mort. Hâte-toi, Dieu de consolation, Dieu de puissance ; hâte-toi de faire descendre dans mon cœur un de ces purs mouvements de ta volonté sainte et invincible. Il ne faut qu'un seul de ces mouvements divins pour établir en moi le règne de ton éternité, et pour résister constamment et universellement à toutes les volontés étrangères qui viendraient se réunir pour le combattre dans mon âme, dans mon esprit et dans mon corps. C'est alors que je m'abandonnerai à mon Dieu dans la douce effusion de ma foi, et que je publierai ses merveilles. Les hommes ne sont pas dignes de tes merveilles, ni de contempler la douceur de ta sagesse et la profondeur de tes conseils ! Mais suis-je digne moi-même de prononcer de si beaux noms, vil insecte que je suis, et qui ne mérite que les vengeances de la justice et de la colère ? Seigneur, Seigneur, fais reposer un instant sur moi l'étoile de Jacob, et ta sainte lumière s'établira dans ma pensée, comme ta volonté pure dans mon coeur.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire