" François Martignas est libraire à Angers. Un événement exceptionnel va lui permettre de retrouver et suivre les traces de son lointain ancêtre, Guillaume de Martignas, fidèle compagnon de route de Louis-Claude de Saint-Martin, dit le philosophe Inconnu. Dans ce nouveau roman, Xavier Cuvelier-Roy nous entraîne à la découverte de deux grands mouvements philosophiques initiatiques et traditionnels, et de leurs émergences contemporaines : le rosicrucianisme et le martinisme. Cette invitation nous emmène à mettre nos pas dans ceux d’ un initié, au cœur d’ un récit où fiction et faits historiques se mêlent étroitement.
Avertissement
Il a donc usé d'artifices peu orthodoxes, certes, mais a préféré privilégier le confort de lecture, aux difficultés d'un déchiffrement laborieux qui aurait contraint ses lecteurs à un pénible exercice.
J'implore, d'avance, la clémence des puristes en la matière, tout en les assurant de ma profonde admiration et de tout mon respect pour la langue écrite du Siècle des Lumières.
X.C.R.
Prologue :
Guillaume n'ignore pas que son maître a dispensé ses bénédictions à plusieurs instruits. Quelques-uns lui sont connus, il les compte sur les doigts d'une seule main; tous suivent librement leur propre voie. Chacun comme il se doit, à sa manière, doit « fouiller les bases profondément, s'efforcer d'élaguer les éléments futiles pour dégager les racines essentielles (1) », tant l'ardeur des uns n'a d'égale que la mauvaise foi des autres. A-ton hésité, par exemple, à éditer une fausse « Suite des Erreurs et de la Vérité ? »
Guillaume entretient une correspondance ponctuelle avec Jean-Baptiste Willermoz, qui a rompu toutes relations avec les sociétés de magnétisme lyonnaises. Malheureusement, cela s'est fait aux dépens de la pérennité des Chevaliers bienfaisants de la Cité sainte. L'âge passant, il a entrepris de rédiger nombre de rituels, mais aussi de traités fort éclairés. Martignas est frappé qu'au soir de leur vie, les deux grandes lumières du martinézisme (2) se soient rapprochées des premiers objets de leur quête, Saint-Martin par la seule voie cardiaque, Willermoz par l'institution solide du Rite Écossais Rectifié. À cela s'ajoutent quelques rencontres avec Joseph Gilbert, Nicolas Tournyer, et bien sûr Gence, aux côtés duquel il aurait dû se trouver pour recueillir le dernier souffle du Philosophe Inconnu.
Par pudeur, il ne s'était point mêlé de la succession de son ami, taisant la mission matérielle que celui-ci lui avait donnée, concernant le classement des nombreux manuscrits, cahiers, notes et traités inachevés qu'il avait laissés en l'état. D'autres s'en chargèrent avec plus ou moins de bonheur, dans la confusion et parfois aussi l'abus, favorisant très certainement la perte irrémédiable de pièces précieuses !
De retour au pays, Guillaume de Martignas entreprit l'oeuvre confiée et contribua à faire connaître la pensée du « plus instruit, du plus sage et du plus élégant des théosophes (3) ».
Un soir de juin 1823, dans la paix et la sérénité de tous ceux qui sont passés en
faisant le bien(4), il rejoignit à l'Orient éternel celui qui lui avait dévoilé que son « coeur est le germe de l'Esprit saint, que son âme est le véritable Temple de l’ homme (5), le miroir dans lequel Dieu se révèle ».
Nous sommes, dès les premières pages, immergés dans notre environnement habituel, où le pragmatisme s'impose à la réflexion, le rendement au respect des rapports humains, le seul profit élevé au rang d'une religion. Humanoïdes pressés, stressés, conditionnés à la pensée unique, soumis à un monde mécanique où tout le monde prétend détenir la vérité, certains même, imposer leur vérité.
Ce sont les mêmes qui cherchent à nous amadouer en affirmant « que nous ne sommes plus au Moyen âge, époque d'obscurantisme ! » Eh bien ! Que ceux-là sachent que bien des chercheurs, lassés par leur mépris, en arrivent à le regretter. En ces temps-là, l'illettré savait déchiffrer les symboles qui décoraient le portail de nos cathédrales, elles-mêmes construites selon la règle stricte du nombre d'or. L'on étudiait Le Timée de Platon à l'École de Chartres (M. DAVY, Initiation à la symbolique romane) et la langue latine rassemblait en un même moyen d'expression tous les lettrés européens (GILRAM, Introduction à la sagesse traditionnelle). Il ne s'agit point, assurément, de pleurer « le temps des lampes à huile et de la marine à voile », mais simplement de reconnaître que le véritable siècle des Lumières n'est pas forcément celui auquel on se réfère aveuglément. Saint-Augustin reste un auteur moderne. Mais qu'il soit bien entendu que l'homme doit vivre avec son temps, à défaut, il... le, perd !
Le liseur trouvera, certes, un mode de lecture familier, mais aussi et surtout, une préoccupation permanente de l'auteur à privilégier la sincérité sans user de la « langue de bois », à rendre perméable ce que d'irréductibles nostalgiques s'acharnent à maintenir comme « secret » et qui n'est que « discret ». La littérature surabondante de ces dernières années, improprement classifiée dans les catalogues ou les étagères de libraires sous diverses appellations d'ésotérisme, d'occultisme, d'hermétisme, a largement contribué à révéler ce qui pouvait l'être.
Hormis les rituels initiatiques - quoique, parfois... -, tout ou presque a été rendu public.
Que la vérité est belle, bien plus belle que légendes et arrangements, lorsqu'elle est simplement exprimée, avec simplicité, impartialité.
La Tradition est une, la transmission peut être multiple lorsqu'elle est respectueuse de la source, tolérante pour les autres écoles. En la matière et de tout temps, le rosicrucianisme comme le martinisme (7), sans donner de leçons ni en recevoir de quiconque, se proteste sans complexe mais sans excès. Des universitaires, des historiens, des chercheurs de notoriété internationale tels Robert AMADOU, Roland EDIGHOFFER, le professeur Antoine FAIVRE, Nicole JACQUES-LEFÈVRE, Massimo INTROVIGNE, - que tous les autres, non cités, me pardonnent - le disent et l'affirment en toute indépendance de chapelles, d'organisations et d'obédiences.
Un descendant direct de Guillaume de Martignas nous attend, nous entraîne dans sa quête du mieux faire, du mieux vivre, du mieux penser.
Ad rosam per crucem, ad crucem per rosam. In ea in eis gemmatus resurgam (8) !
Le Barcares, à l'équinoxe d'automne 2003
Roman Initiatique, E.C.A., décembre 2005
Tirage limité à 100 exemplaires, constituant l' édition originale,
Exemplaire numéroté et signé par l' Auteur : Xavier CUVELIER-ROY
ISBN / 2-9524764-1-1
Publié en Portugais par la Diffusion-Rosicrucienne, AMORC-Pays de langue portugaise :
http://www.shopping.matrix.com.br/amorc/departamento.asp
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