Venant de découvrir cet article qui évoque pour moi tant de souvenirs, merci Serge.
" La mort d’Aristide Ahouandjinou, le 31 janvier 2009, est passée inaperçu en France, comme
sa vie, d’une simplicité et d’une humilité tout africaine. Né
à Cové, au Bénin, vers 1927 – il me disait ne pouvoir
préciser davantage -, diplômé de l’Ecole normale de
Darbou (Côte d’Ivoire), instituteur à partir de 1946,
puis directeur d’école, Aristide Ahouandjinou exerça
aussi la charge de sous-préfet adjoint de Zangnanado,
puis de directeur de cabinet du président du Dahomey,
Sourou Migan Apithy.
Dans son village, Aristide Ahouandjinou était respecté et écouté comme le chef et le sage qu’il était. Ceux, peu nombreux, qui ont eu le bonheur de le côtoyer lors de ses voyages en Europe seront unanimes, eux aussi, à le qualifier ainsi. Car Aristide Ahouandjinou était un vrai sage comme peut encore en engendrer l’Afrique noire que l’Occident ignore quand il n’y trouve pas quelque intérêt à exploiter son peuple et sa terre. Las, ce qui est vrai pour l’Europe politique et mercantile l’est aussi, généralement, de ses sociétés initiatiques et de leurs dirigeants, à quelques rares exceptions près (au nombre desquelles il faut compter Raymond Bernard). Et pourtant, c’est dans les traditions de la vieille Europe qu’Aristide Ahouandjinou fondait ses espoirs, tant à titre personnel que pour l’œuvre initiatique collective qu’il a menée à bien en Afrique, dans le cadre de la franc-maçonnerie et du martinisme.
Après avoir frappé en vain à la porte du Grand Orient de France en 1952, Aristide Ahouandjinou reçut l’initiation maçonnique tant espérée, le 14 avril 1968, dans la loge La Solidarité, à l’orient de Cotonou. Il a gravi ensuite tous les échelons du rite écossais ancien et accepté, jusqu’au 33e degré, en 1997. A ce titre, il était membre du Suprême Conseil du REAA pour l’Afrique occidentale.
Maçon exemplaire, Aristide Ahouandjinou était aussi disciple du Christ. Admis dans l’Ordre martiniste, à Abidjan, en 1960, il est reçu supérieur inconnu en 1962, puis supérieur inconnu initiateur en 1963. Il devient grand initiateur, le 28 février 1973, à Cotonou, et, en 1975, il entre au Suprême Conseil présidé par le Dr Philippe Encausse, dont il deviendra ensuite membre d’honneur. Il présidait depuis longtemps le Suprême Conseil de l’Ordre martiniste pour l’Afrique de l’Ouest. Enfin, exauçant un vœu de plus de trente ans, Ivan Mosca l’admit, en septembre 2001, à Licenza, près Rome, dans l’Ordre des chevaliers maçons élus cohen de l’Univers, dont il avait reçu tout récemment l’ordination ultime.
Le corps d’Aristide Ahouandjinou a été inhumé dans son village natal, le 28 février 2009. Un sage s’en est allé vers le soleil levant."
DIXIT.:
Serge Caillet
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