mercredi 23 avril 2008
1857- Dictionnaire des hérésies : quid des Martinistes français et russes
1857 - L’ ENCYCLOPEDIE THEOLOGIQUE
Volume onzième
Publiée
par l’ Abbé Migne ( A )
&&&
1857 - DICTIONNAIRE DES HERESIES
Des erreurs et des shismes
Ou
Mémoires
Pour servir à l’ histoire des égarements de l’ esprit humain, Par rapport à la religion chrétienne.
D’ un discours dans lequel on recherche quelle a été la religion primitive des hommes, les changements qu’ elle a soufferts jusqu’ à la naissance du christianisme, les causes générales, les filiations et les effets des hérésies qui ont divisé les chrétiens
Par PLUQUET. ( B )
En 2 volumes
Publié à Paris en 1847 par l’ Abbé MIGNE, imprimé chez l' éditeur, aux Ateliers Catholiques uu Petit-Montrouge, Barrière d' Enfer de Paris
MARTINISTES FRANÇAIS :
Volume I
Col.968-969-970
1847 - Martinez Pasqualis, dont on ignore la patrie, que cependant on présume être Portugais, et qui est mort à Saint-Domingue en 1799, trouvait dans la cabale judaïque la science qui nous révèle tout ce qui concerne Dieu et les intelligences créées par lui (1) . Il admettait la chute des anges, le péché originel, le Verbe réparateur, la divinité des saintes Écritures. Quand Dieu créa l'homme, il lui donna un corps matériel : auparavant, c’est-à-dire avant sa création, il avait un corps élémentaire. Le monde, aussi était dans l'état d'élément : Dieu coordonna l'état de toutes les créatures physiques à celui de l'homme.
Martinez fut le premier instituteur de Saint-Martin, né a Amboise en 1743, tour à tour avocat et officier, mort à Aulnay, près Paris en 1804 ( C ). Saint-Martin prend le titre de philosophe inconnu, en tête de plusieurs de ses ouvrages.
Le premier, qui parut en 1775 (2), avait pour titre : Des erreurs et de la vérité. « C’ est à Lyon, dit l’ auteur que je l’ ai écrit par désoeuvrement et par colère contre les philosophes ; j’ étais indigné de lire dans Boulanger que les religions n’ avaient pris naissance que dans la frayeur occasionnée par les catastrophes de la nature. C’ est pour avoir oublié les principes dont je traite que toutes les erreurs dévorent la terre, et que les hommes ont embrassé une variété universelle de dogmes et de systèmes. Cependant, quoique la lumière soit faite pour tous les yeux, il est encore plus certain que tous les yeux ne sont pas faits pour la voir dans son éclat ; et le petit nombre de ceux qui sont dépositaires des vérités que j’ annonce est voué à la prudence et à la discrétion par les engagements les plus formels. Aussi me suis-je promis d’ en user avec beaucoup de réserve dans cet écrit, et de m’ y envelopper d’ un voile que les yeux les moins ordinaires ne pourront pas toujours percer, d’ autant que j’ y parle quelquefois de toute autre chose que de ce dont je parais traiter. » Saint-Martin s’ est ménagé, comme on le voit, le moyen d’ être inintelligible ; et il s’ est si bien enveloppé, que ce qu’ il y a de plus clair dans le livre, c’ est le titre.
Le Ministère de l’ homme esprit par le philosophe inconnu, parut en 1802, in-8°. Dans un parallèle entre le christianisme et le catholicisme, comme si ces deux choses n’ étaient pas identiques , et s’ il est donné libre carrière à dénaturer et à calomnier le catholicisme, « qui n’ est, dit-il que le séminaire, la voie d’ épreuves et de travail, la région des règles, la discipline du néophyte pour arriver au christianisme. Le christianisme est le terme, le catholicisme n’ est que le moyen ; le christianisme est le fruit de l’ arbre, le catholicisme ne peut en être que l’ engrais ; le christianisme n’ a suscité la guerre que contre le péché, le catholicisme l’ a suscitée contre les hommes (3). « Assurer d’ un air tranchant, voilà toutes ses preuves.
Il serait difficile de présenter le résumé des idées de ce philosophe inconnu , le corps de sa doctrine. Ses disciples contestent la faculté de l'apprécier à quiconque n'est pas initié à son système : or tel ne l'est qu’au premier degré, tel autre au second ou au troisième et tous ont voué la prudence et la discrétion, par les engagements les plus formels. Mais,si le système du maître est aussi intéressant et avantageux à l'humanité qu'ils le prétendent, pourquoi ne pas le mettre à la portée de tout le monde ?
Il est permis d'élever des doutes sur l'importance et les avantages d’ un système qui ne s’ abaisse pas jusqu’ à l’ intelligence du vulgaire : car, en fait de religion et de morale, il est de la bonté de Dieu, et dans l'ordre essentiel des choses que ce qui est utile à tous, soit accessible à tous. Au surplus, Saint-Martin a dit encore. « Il n’ y a que le développement radical de notre essence intime qui puisse nous conduire au spiritualisme actif. » Si ce développement radical ne s'est pas encore opéré chez bien des gens, il n'est pas étonnant qu'ils soient encore à grande distance du spiritualisme actif, et que, n'étant encore que des hommes de torrent, ils ne puissent comprendre l’ homme de désir (4).
Cet illuminé a écrit le Nouvel homme, à l’ investigation d’ un neveu de Swendenborg , et traduit, divers écrits du visionnaire Boehm.
MARTINISTES RUSSES
La conformité des dogmes des martinistes français avec ceux d’ une secte qui naquit dans l’ université de Moscou vers la fin du règne de Catherine II, et qui eut pour chef le professeur Schwarts, a fait donner le nom de Martinistes aux membres de cette secte. Ils étaient nombreux à la fin du dix-huitième siècle. Mais ayant traduit en russe quelques-uns de leurs écrits,, et cherché à répandre leur doctrine, plusieurs furent emprisonnés, puis élargis quansd Paul monta sur le trône. Actuellement ils sont déduits à un petit nombre. Ils admirent Swedenborg, Boehm, Ekartshausen et d’ autres écrivains mystiques. Ils recueillent les livres magiques et cabalistiques, les peintures hiéroglyphiques, emblèmes des vertus et des vices, et tout ce qui tient aux sciences occultes. Ils professent un grand respect pour la parole divine, qui révèle non-seulement l’ histoire de la chute et de la délivrance de l’ homme ; mais, qui selon eux, contient encore les secrets de la nature : aussi cherchent-ils partout dans la Bible des sens mystiques. Tel est à peu près le récit que faisait de cette secte Pinkerton, en 1817. (5)
(1) Grégoire; Hist. des Sectes relig., tom. II, pag. 217-229.
(2) In-8° Edimbourg
(3) Pag. 5,6,13,104,168,,371,572, et passim.
(4) Titre d’ un ouvrage de Saint-Martin
(5) Intellectual Repository of the new Church, n. 25, p. 34, et suiv.
A / Jacques Paul MIGNE Né en 1800 à Saint-Flour en Auvergne de parents commerçants, Jacques-Paul Migne gagne en 1817 le séminaire d'Orléans. Il est ordonné prêtre en 1824 et nommé à Puiseaux, dans le Gâtinais. Engagé dans la défense de l'Eglise après la Révolution de 1830, il part à Paris en 1831 pour fonder, rue des Fossés-Saint-Jacques, le quotidien L'Univers religieux, qui paraît pour la première fois en 1833 et qu'il doit quitter en 1836. En 1846, il fonde un autre journal, La Voix de la Vérité, qui en 1860 fait place au Monde, lequel à son tour s'unit à l'Univers.
Du journalisme, Migne passe à l'édition : le premier volume de la Bibliothèque universelle du clergé et des laïques instruits ou Cours complets sur chaque branche de la science ecclésiastique et humaine paraît en 1837. Fondant les "Ateliers catholiques" au Petit-Montrouge (à l'angle de l'actuelle rue Thibaud et du n°189 de l'actuelle avenue du Maine), Migne devient également imprimeur, comptant de trois cents à six cents employés. Un, puis trois volumes in-4° sont imprimés chaque semaine, après cinq jeux d'épreuves – une prime de 25 centimes étant promise aux correcteurs "par chaque faute qu'ils découvriront dans n'importe lequel de nos volumes surtout dans les grecs". Chaque volume in-4°, gros d'un millier de pages à deux colonnes, valait 5 francs – 8 pour les grecs. Jalousé par la concurrence, Migne est tout à la fois suspendu et encouragé par sa hiérarchie. En tout, plus de mille volumes, d'un tirage allant de 1000 à (plus souvent) 10 000 exemplaires, paraissent en 30 ans : c'est "la plus grande entre prise qui ait jamais été conçue depuis l'invention de l'imprimerie" (Firmin-Didot).
Source : http://www.migne.fr/
B/ François-Adrien Pluquet (1716-1790) Né à Bayeux, Pluquet est monté en 1742 à Paris pour y devenir le précepteur, puis le protégé, de l'abbé de Choiseul. Après une licence de théologie à la Sorbonne (1750), il fut successivement nommé grand-vicaire de son élève, ordonné Archevêque d'Albi, et chanoine de Cambrai. Il fit paraître en 1757 son premier livre, L'Examen du Fatalisme ; en 1762, le Dictionnaire des hérésies ; et en 1767, le traité De la sociabilité pour ne citer que ses trois oeuvres les plus connues, figurant notamment au catalogue de la bibliothèque de Voltaire à Ferney . Au terme d'une brillante carrière à laquelle sa naissance ne le prédestinait pas, Pluquet fut reçu en 1776 à la chaire de Philosophie morale du Collège royal (aujourd'hui Collège de France), qu'il abandonna en 1778 pour celle d'Histoire.
C/ Mort en 1803 et non 1804.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire