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mardi 29 septembre 2015
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dimanche 20 septembre 2015
F.M..: plus de 30 obédiences maçonniques en France
Un nouvel article est paru sur le site du CERRER.
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Plus de 30 obédiences maçonniques en France
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vendredi 18 septembre 2015
mercredi 16 septembre 2015
LE CHAPELET DE SAINT MICHEL ARCHANGE SON HISTOIRE
http://eocf.free.fr/audio/chapelet_saint_michel.mp3
Une des pratiques de dévotion les plus recommandables en l'honneur du glorieux Archange, c'est la récitation de la Couronne Angélique, dite le Chapelet de saint Michel.
Cette dévotion, approuvée par l'Eglise depuis 1851, est enrichie de nombreuses indulgences. Outre les indulgences plénières à gagner aux conditions ordinaires*, il y a cent jours d'indulgence pour chaque jour qu'on porte sur soi ce chapelet, ou seulement que l'on baise la médaille des saints Anges qui y est fixée.
Cette pratique de dévotion est très ancienne, car voilà bientôt un siècle et demi que saint Michel l'a apportée Lui-même du ciel à la terre. Elle est cependant peu connue et surtout peu mise en usage. Seuls quelques dévots à saint Michel, même parmi les fervents, sont fidèles à la récitation du chapelet angélique.
C'était en 1751
C'est alors que l'Archange protecteur de l'Eglise apparaît, en Portugal, à une illustre servante de Dieu toute dévouée à son culte, à la bienheureuse Antonia d'Astonac, religieuse carmélite.
"Je veux, lui dit saint Michel, que tu répètes neuf fois en mon honneur un Pater et trois Ave, en union avec chacun des neuf chœurs des Anges. Tu termineras ces neuf salutations par quatre pater, dont le premier en mon honneur, le deuxième en l'honneur de saint Gabriel ; le troisième, de saint Raphaël ; et le dernier, de l'Ange gardien."
Telle est la pratique de dévotion que suggéra le glorieux Prince de la Cour Céleste. Il promit, en compensation, que quiconque lui rendrait ce culte aurait, en se rendant à la sainte Table, un cortège de neuf Anges choisis dans les neuf chœurs. De plus, pour la récitation quotidienne de ce chapelet, il promit son assistance et celle des Saints Anges durant tout le cours de la vie, et, après la mort, la délivrance du purgatoire pour soi et pour ses parents. Voilà ce qu'on trouve relaté dans la vie de la sainte, livre II°, chapitre 74.
Il n'y a, dans ces magnifiques promesses, rien que de conforme au caractère de Saint Michel et aux différents ministères que la tradition lui attribue. C'est donc une prière digne de notre confiance et de notre respect. Propageons-la autour de nous de tout notre pouvoir ; récitons-la nous-mêmes avec ferveur, afin de mériter du glorieux archange saint Michel une protection spéciale pour l'Eglise, notre patrie, nous-mêmes et nos familles.
FORMULE DE LA COURONNE.
On commence par faire, le plus parfaitement possible, un acte de Contrition; puis, à genoux devant l`image du saint Archange, s`il se peut, on récite les salutations suivantes :
-O Dieu, venez à mon aide.
-Hâtez vous Seigneur de me secourir. Gloire soit au Père,etc.
SALUTATION PREMIÈRE
AU CHŒUR DES SÉRAPHINS.
Un Pater et trois Ave.- Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Séraphins, que le Seigneur nous rende dignes de brûler des flammes d`une parfaite charité. Ainsi soit.
SALUTATION DEUXIÈME
AU CHŒUR DES CHÉRUBINS.
Un Pater et trois Ave. - Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Chérubins, que le Seigneur daigne nous accorder la grâce d`abandonner la voie du péché et de courir dans celle de la perfection chrétienne. Ainsi soit-il.
SALUTATION TROISIÈME
AU CHŒUR DES TRÔNES.
Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du sacré chœur des Trônes, que le Seigneur daigne nous accorder l`esprit d`une véritable et sincère humilité. Ainsi soit-il.
SALUTATION QUATRIÈME
AU CHŒUR DES DOMINATIONS.
Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Dominations, que le Seigneur nous fasse la grâce de dominer nos sens et de réprimer nos passions déréglées. Ainsi soit-il.
SALUTATION CINQUIÈME
AU CHŒUR DES PUISSANCES.
Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Puissances, que le Seigneur daigne protéger nos âmes contre les embûches et les tentations du démon. Ainsi soit-il.
SALUTATION SIXIÈME
AU CHŒUR DES VERTUS.
Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur des admirables Vertus célestes, que le Seigneur ne permette pas que nous succombions à la tentation, mais qu`il nous délivre du mal. Ainsi soit-il.
SALUTATION SEPTIÈME
AU CHŒUR DES PRINCIPAUTÉS.
- Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur célestes des Principautés, que le Seigneur daigne remplir nos âmes de l`esprit d`une vraie obéissance. Ainsi soit- il.
SALUTATION HUITIÈME
AU CHŒUR DES ARCHANGES.
Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Archanges, que le Seigneur daigne nous accorder le don de la persévérance dans la foi et les bonnes œuvres, afin que nous puissions parvenir à la gloire éternelle. Ainsi soit-il.
SALUTATION NEUVIÈME
AU CHŒUR DES ANGES.
- Un Pater et trois Ave. Par l`intercession de saint Michel et du chœur céleste des Anges, que le Seigneur daigne accorder qu`ils soient nos gardiens en cette vie, et nos conducteurs à la félicité des cieux. Ainsi soit-il.
Suivent les quatre Pater, en l`honneur de saint Michel, de saint Gabriel, de saint Raphaël, et de l`Ange gardien.
Le chapelet se termine par l`Antienne suivante :
Glorieux Prince saint Michel, général des armées célestes, gardien des âmes, vainqueur des esprits rebelles, serviteur de la maison de Dieu, et notre admirable guide après Jésus-Christ ! Vous dont la puissance et la vertu sont si grandes, daignez nous délivrer de tout mal, nous tous qui recourons à vous avec confiance, et faites, par votre incomparable protection, que, fidèles à notre Dieu, nous avancions chaque jour dans son service.
- Priez pour nous, ô bienheureux saint Michel, prince de l`Église de Jésus-Christ.
- Afin que nous puissions être dignes de ses promesses.
ORAISON
Dieu tout-puissant et éternel, qui, par un prodige de bonté et de miséricorde pour le salut commun des hommes, avez choisi pour prince de votre Église le glorieux archange saint Michel, rendez- nous dignes, nous vous en prions, d`être délivrés, par sa bienveillante protection, de tous nos ennemis, afin qu`à notre mort aucun d`eux ne vienne nous inquiéter, mais qu`il nous soit donné d`être introduits par lui en la présence de votre divine majesté. Par les mérites de Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
INDULGENCES.
1- Sept ans et 7 quarantaines, chaque fois qu`on récitera la Couronne Angélique;
2- Cent jours, pour chaque jour qu`on porte sur soi la susdite Couronne, ou seulement qu`on baise la médaille des Saints Anges qui y est fixée;
3- Indulgence plénière, une fois par mois, si on récite la Couronne tous les jours, à la condition de se confesser, de communier et de prier spécialement pour l`exaltation de la sainte Église et la conservation du Souverain Pontife;
4- Indulgence plénière, en outre, aux conditions ci-dessus énoncées : 1- le jour de l`Apparition de Saint Michel (8mai); 2- le jour de la Dédicace de saint Michel (29 septembre) ; 3- le jour de saint Gabriel archange (24 mars); 4- celui de saint Raphaël (24 octobre); 5- celui des saints Anges gardiens (2 octobre).
Toutes ces indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire.
Pour les gagner, il faut que le chapelet soit indulgencié par un prêtre qui a reçu, de Rome, la permission de bénir les objets de piété.
Les personnes qui ne savent pas lire peuvent gagner ces indulgences en récitant seulement les Pater et les Ave sur le Chapelet de saint Michel indulgencié à cet effet.
(*) Indulgences accordées par S.S. Pie IX :7 ans et 7 quarantaines plus une indulgence plénière une fois par mois pour la récitation quotidienne de ce chapelet,100 jours chaque jour, quand on le porte sur soi ou que l’on baise la médaille qui y est fixée,Indulgence plénière aux fêtes de la Dédicace de Saint Michel, le 8 mai et le 29 septembre, et les 2 et 20 octobre, aux conditions ordinaires.Mêmes Promesses pour le port du scapulaire de Saint Michel.
mardi 15 septembre 2015
Imaginaire et psychanalyse des légendes maçonniques
Frédéric Vincent, Editions Dervy.
La psychanalyse freudienne est inapte à saisir les enjeux
de l’initiation comme l’avait perçu avant tout le monde
René Guénon. L’approche des deux auteurs est jungienne.
On sait l’œuvre de Jung, quand elle n’est pas réduite par
l’université ou vilipendée par des freudiens et lacaniens
étroits et sectaires, très proche de la pensée traditionnelle.
Jung fut membre d’une société initiatique et toute son
œuvre est marquée de cette orientation dont on trouve une
expression libre dans son « Livre rouge ».
de l’initiation comme l’avait perçu avant tout le monde
René Guénon. L’approche des deux auteurs est jungienne.
On sait l’œuvre de Jung, quand elle n’est pas réduite par
l’université ou vilipendée par des freudiens et lacaniens
étroits et sectaires, très proche de la pensée traditionnelle.
Jung fut membre d’une société initiatique et toute son
œuvre est marquée de cette orientation dont on trouve une
expression libre dans son « Livre rouge ».
Les auteurs croisent deux regards, celui de l’anthropologie
avec Frédéric Vincent, celui de la psychanalyse jungienne
avec Jean-Luc Maxence pour étudier, expliquer, les légendes
maçonniques les plus courantes du Rite Ecossais Ancien et
Accepté, du Rite Français, du Régime Ecossais Rectifié et du
Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Pour cela, ils
se placent sous le signe du groupe d’Eranos qui a rassemblé
entre autres, Jung, Henri Corbin et Gilbert Durand, ces deux
derniers étant d’ailleurs membres de l’ordre maçonnique :
avec Frédéric Vincent, celui de la psychanalyse jungienne
avec Jean-Luc Maxence pour étudier, expliquer, les légendes
maçonniques les plus courantes du Rite Ecossais Ancien et
Accepté, du Rite Français, du Régime Ecossais Rectifié et du
Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Pour cela, ils
se placent sous le signe du groupe d’Eranos qui a rassemblé
entre autres, Jung, Henri Corbin et Gilbert Durand, ces deux
derniers étant d’ailleurs membres de l’ordre maçonnique :
« Ouverture analytique et mythanalyse… Grâce à ces deux
démarches, sur bien des aspects complémentaires, il est
question de montrer la manière dont les légendes
maçonniques véhiculent des mythèmes qui permettent à la
fois de structurer la psyché et de mieux construire la vie
sociale. Dans la continuité des travaux de Carl Gustav Jung
et de Gilbert Durand, il faut insister sur le fait que le mythe
est un produit de l’appareil psychique de l’homme et qu’il
répond de la façon la plus adéquate qui soit aux
problématiques humaines les plus fondamentales. (…)
démarches, sur bien des aspects complémentaires, il est
question de montrer la manière dont les légendes
maçonniques véhiculent des mythèmes qui permettent à la
fois de structurer la psyché et de mieux construire la vie
sociale. Dans la continuité des travaux de Carl Gustav Jung
et de Gilbert Durand, il faut insister sur le fait que le mythe
est un produit de l’appareil psychique de l’homme et qu’il
répond de la façon la plus adéquate qui soit aux
problématiques humaines les plus fondamentales. (…)
Ainsi, les légendes maçonniques doivent être comprises
comme les outils psychosociaux indispensables qui rendent
possible toute résolution de conflits ou de problématiques
existentiels. Il s’agit pour le maçon d’aller au-delà d’une
rationalisation stérile des légendes maçonniques afin
d’accéder à une véritable prescience du fonctionnement
psychique » qui nous dit l’attitude à adopter face aux maux
les plus terribles. Hiram est la figure mythologique centrale
des rituels maçonniques et révèle l’exemplarité devant la
mort (résolution psychique) mais aussi devant la fourberie
des trois mauvais compagnons (résolution sociale).
comme les outils psychosociaux indispensables qui rendent
possible toute résolution de conflits ou de problématiques
existentiels. Il s’agit pour le maçon d’aller au-delà d’une
rationalisation stérile des légendes maçonniques afin
d’accéder à une véritable prescience du fonctionnement
psychique » qui nous dit l’attitude à adopter face aux maux
les plus terribles. Hiram est la figure mythologique centrale
des rituels maçonniques et révèle l’exemplarité devant la
mort (résolution psychique) mais aussi devant la fourberie
des trois mauvais compagnons (résolution sociale).
Les légendes maçonniques exploitent de nombreux mythèmes
qui offrent un panorama des postures psychosociales les plus
en adéquation avec l’ensemble des problématiques humaines.
L’homme incomplet jeté dans l’absurdité et la contingence
trouve sa raison d’être dans la beauté des mythes et se
régénère en permanence à la mesure de leur réactualisation
dans les différentes phases de l’histoire de l’humanité. »
qui offrent un panorama des postures psychosociales les plus
en adéquation avec l’ensemble des problématiques humaines.
L’homme incomplet jeté dans l’absurdité et la contingence
trouve sa raison d’être dans la beauté des mythes et se
régénère en permanence à la mesure de leur réactualisation
dans les différentes phases de l’histoire de l’humanité. »
La dimension véritablement initiatique du mythe, véhicule
des praxis qui libèrent l’être de l’histoire personnelle et
collective, est donc absente du propos des auteurs au
bénéfice d’une approche psychosociale, certes intéressante,
mais terriblement réductrice alors même que le livre
regorge d’intuitions qui relèvent clairement des voies d’éveil.
des praxis qui libèrent l’être de l’histoire personnelle et
collective, est donc absente du propos des auteurs au
bénéfice d’une approche psychosociale, certes intéressante,
mais terriblement réductrice alors même que le livre
regorge d’intuitions qui relèvent clairement des voies d’éveil.
Contrairement à ce qui est annoncé, les mythes étudiés ne
sont pas abordés dans le contexte du Régime Ecossais Rectifié
ou des Rites Egyptiens. Il aurait pour cela fallu reprendre les
mythèmes concernés dans le cadre spécifique de la doctrine de
la réintégration des êtres pour le RER et de l’échelle de Naples
pour les rites égyptiens (en effet seuls les quatre derniers
grades de l’échelle de Naples sont spécifiquement égyptiens).
Par contre, la matière apportée par les auteurs est riche dans
le cadre du Régime Ecossais Ancien et Accepté.
sont pas abordés dans le contexte du Régime Ecossais Rectifié
ou des Rites Egyptiens. Il aurait pour cela fallu reprendre les
mythèmes concernés dans le cadre spécifique de la doctrine de
la réintégration des êtres pour le RER et de l’échelle de Naples
pour les rites égyptiens (en effet seuls les quatre derniers
grades de l’échelle de Naples sont spécifiquement égyptiens).
Par contre, la matière apportée par les auteurs est riche dans
le cadre du Régime Ecossais Ancien et Accepté.
Un autre intérêt du livre réside dans le transfert de certains
mythèmes traditionnels, notamment propres aux légendes
chevaleresques dans les sagas de héros contemporains, de
Batman à Dark Vador. Il est intéressant en effet d’observer
comment les mythèmes, doués d’une vie propre, savent se
répliquer dans des milieux et contextes fort différents.
mythèmes traditionnels, notamment propres aux légendes
chevaleresques dans les sagas de héros contemporains, de
Batman à Dark Vador. Il est intéressant en effet d’observer
comment les mythèmes, doués d’une vie propre, savent se
répliquer dans des milieux et contextes fort différents.
Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
lundi 14 septembre 2015
mise en ligne de la table ronde:: LILITH
Lilith sorcière ou initiatrice ?
Toute femme est porteuse d’une part
de mystère. Un mystère que les
hommes ressentent intuitivement à la
fois sous la forme d’attraction et de r
épulsion. Un double mouvement
d’attirance et de rejet comparable,
pour un homme, à une force vitale de
type Yin-Yang, et sur un plan féminin,
une ambivalence constituant les deux
faces d’une même médaille : ombre et
lumière. Lilith fut la première compagne
d’Adam, avant Eve. Parce qu’elle refusa
de se mettre "sous" l’Homme, tant au
sens propre (sexuel) que figuré
(symbolique), elle s’enfuit du jardin
d’Eden et quitta Adam. Depuis la
Mésopotamie qui fit de Lilith "la femme
de Satan", ou encore le rabbin Ben Sira
(IIème siècle AVJC) qui la dépeignit
comme "la première Eve" : de nos jours
encore sa représentation terrifie et fascine
à la fois.
Lilith sorcière ou initiatrice: partie 2
Toute femme est porteuse d’une part
de mystère. Un mystère que les
hommes ressentent intuitivement à la
fois sous la forme d’attraction et de
répulsion. Un double mouvement
d’attirance et de rejet comparable,
pour un homme, à une force vitale
de type Yin-Yang, et sur un plan
féminin, une ambivalence constituant
les deux faces d’une même médaille :
ombre et lumière. Lilith fut la première
compagne d’Adam, avant Eve. Parce
qu’elle refusa de se mettre "sous"
l’Homme, tant au sens propre (sexuel)
que figuré (symbolique), elle s’enfuit
du jardin d’Eden et quitta Adam.
Depuis la Mésopotamie qui fit de Lilith
"la femme de Satan", ou encore le
rabbin Ben Sira (IIème siècle AVJC)
qui la dépeignit comme "la première
Eve" : de nos jours encore sa
représentation terrifie et fascine à la fois.
1er décembre 1901 : Les grands visionnaires Louis claude Claude de Saint-Martin (1743-1803)
Source.: L'Écho du merveilleux
revue bimensuelle /
directeur : Gaston Mery
Claude de Saint-Martin
Si l’on considérait l’humanité comme une suite de générations se tenant par la main, et que chaque génération fût représentée par un homme ayant vécu une moyenne de cinquante ans, on pourrait dire, presque sans hyperbole, avec le comte de Saint-Germain : « Je suis âgé de plusieurs siècles ; j’ai vécu dans l’intimité de François 1er ; je suis contemporain de Jésus-Christ. »
IL ne faut pas plus, en effet, de six existences d’hommes pour remonter à l’époque de Charles-Quint et quarante suffisent pour se dire contemporain de l’ère moderne.
C’est ainsi, du reste, qu’on pourrait rassembler, comme au fond des temples initiatiques, les grands hommes, qui ont pu, depuis l’antiquité la plus reculée, se passer, de maitre à disciple, le flambeau de la Science intégrale qui a brillé à l’aube des premières civilisations pour se conserver de plus en plus étincelant, dans les groupes occultistes et ésotériques de nos jours.
Le dénombrement même n’en serait pas excessif, car en cette assemblée fraternelle de hauts esprits ; on y verrait — pour n’en citer que quelques-uns — Saint-Germain converser avec Paracelse ; Cagliostro coudoyer Albert-le-Grand ; Swedenborg s’entretenir avec Platon, Le Pic
de la Mirandole calculer avec Pythagore, Eliphas Levi prophétiser avec saint Jean, et Claude de Saint-Martin soutenir la théorie de l’Unité avec Hermès.
Or, d’Hermès à Saint-Martin, le cycle semblait clos, mais Saint-Martin en rouvrit un nouveau, avec une science plus développée qu’au temps des mystères d’Isis et dans lequel on arrivera peut-être à résoudre le problème de l’Inconnu.
La vie de ce théosophe remarquable est toute en dedans, et son œuvre même, enténébrée parfois, comme à plaisir, ne peut être comprise que des seuls initiés qui savent en décortiquer les fruits, et se nourrir de sa sève puissante et douce, en laquelle circulent la rénovation et l’amour de l’humanité.
Saint-Martin naquit à Amboise, en 1743 et sa jeunesse fut comme enveloppée, sans en être étouffée pourtant, par le formidable tourbillon d’idées que le XVIIIe siècle mit en mouvement avec Voltaire, Montesquieu, Diderot, J. J. Rousseau, d’Alembert, et tout le groupe bruyant des sceptiques et des démolisseurs de l’Encyclopédie.
Avocat à Tours pendant quelque temps, il obtint — sans vocation cependant pour l’état militaire, — une lieutenance au régiment de Foix, à Bordeaux.
Là, il fit connaissance avec Martinez Pasquallès, le premier fondateur de l’ordre martiniste, et se fit initier par lui au rite des Élus, mais les pratiques théosophiques de l’ordre de Martinez lui semblant compliquées à plaisir, il se retira bientôt du groupe ; trop matérialiste à son gré, et préféra agir seul.
C’est alors qu’il prit gout, pour élaborer ses pensées profondes, à la solitude austère, et au continuel recueillement, voulant appliquer, autant que possible, quoiqu’il ne fût pas hermétiste, les conseils judicieux d’Albert le Grand qu’il résumait lui-même en cette sévère pensée :
« L’ombre et le silence sont les asiles que la vérité préfère. »
Son premier livre : Des erreurs et de la vérité, par un philosophe inconnu, excita une vive curiosité ; l’étonnement même fut extrême, car si cet ouvrage contenait des pensées claires et à la portée de tous, il en cachait d’autres, en des raccourcis sibyllins, que l’esprit non averti ne pouvait saisir.
Il le disait lui-même en ces termes étranges :« Le petit nombre des hommes, dépositaires des vérités que j’annonce, est voué à la prudence par des engagements formels.
Aussi, me suis-je promis d’user de beaucoup de réserve dans cet écrit, et de m’y envelopper d’un voile que les yeux les moins ordinaires ne pourront percer, d’autant que j’y parle quelquefois de toute autre chose que de ce dont je parais traiter. »
Mais voici que dans un autre ouvrage : Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’Homme et l’Univers, il s’élève tout de suite, et dès la première page, à la plus haute explication initiatique :
« Les Vérités fécondes et lumineuses, dit-il, existeraient moins pour le bonheur de l’homme que pour son tourment, si l’attrait qu’il se sent pour elles était un penchant qu’il ne pût jamais satisfaire. Ce serait même une contradiction inexplicable, dans le premier Mobile, auquel
tiennent radicalement ces vérités, qu’ayant voulu les dérober à nos regards, il les eût écrites dans tout ce qui nous environne, ainsi qu’il l’a fait dans la force vivante des éléments, dans l’ordre et l’harmonie de toutes les actions de l’Univers, et plus clairement encore, dans le caractère distinctif qui constitue l’homme. »
Saint-Martin tend à prouver que l’homme ne peut périr, que son esprit est immortel : il dérive de l’unité, donc il est l’unité même, tandis que la matière, dérivant d’un principe secondaire, sera fatalement détruite. Et il le démontre en ces termes éloquents :
« Tout se réunit pour démontrer la supériorité de l’homme, puisqu’il trouve dans ses propres facultés de quoi s’élever jusqu’à la démonstration du principe actif et invisible dont l’univers reçoit l’existence et ses lois ; puisque dans les œuvres même matérielles qu’il a le pouvoir de produire, il trouve la preuve que son Être est d’une nature impérissable.
« Qu’on n’oppose point à ces réflexions les actes sensibles et matériels qui sont communs à l’homme et à la bête, en parlant de ses œuvres, nous n’avons point eu en vue ces actes-naturels qui l’assimilent aux animaux, mais ces actes de génie et d’intelligence qui les distingueront toujours par des caractères frappants et par des actes exclusifs : « Cette différence de l’Être intellectuel de l’homme avec son être, sensible ayant été démontrée avec une entière évidence, nous nous bornerons à faire remarquer que nous ne pouvons faire exécuter la moindre de nos
volontés sans nous convaincre que nous portons partout avec nous-mêmes le Principe de l’Être et de la Vie. Or, comment le Principe de l’Être et de la Vie pourrait-il périr ? »
Après cette exposition lumineuse, Saint-Martin ne peut admettre — à l’exemple des manichéens — que Dieu ait créé le mal, et il l’explique, comme suit, d’une façon fort rationnelle :
« Les influences du soleil varient sans cesse dans notre atmosphère : tantôt les vapeurs de la région terrestre nous les dérobent ; tantôt la fraicheur des vents les tempère et les arrête : l’homme même peut augmenter ou diminuer localement l’action de cet astre, en rassemblant
ou en interceptant ses rayons.Cependant, l’action du soleil est toujours la même : il projette sans
cesse autour de lui la même lumière ; et sa vertu active se répand toujours, avec la même force, avec la même abondance, quoique, dans notre région inférieure, nous en éprouvions si diversement les effets.
« Tel est le vrai tableau de ce qui se passe dans l’ordre immatériel. Quoique les Êtres libres distincts du grand Principe puissent écarter les influences intellectuelles qui descendent continuellement sur eux ; quoique ces influences intellectuelles reçoivent peut-être dans leur
cours quelque contre action, qui en détourne les effets, celui qui leur envoie ces présents salutaires ne ferme jamais sa main bienfaisante. Il a toujours la même activité. Il est toujours également fort, également puissant, également pur, également impassible aux égarements de ses
productions libres, qui peuvent se plonger d’elles-mêmes dans le crime et enfanter le mal par le seul droit de leur volonté.
« Il serait donc absurde d'admettre aucune participation de l’Être divin aux désordres des Êtres libres et à ceux qui en résultent dans l’Univers ; en un mot, Dieu et le mal ne peuvent jamais avoir aucun rapport. »
Il ajoute :
« Il n’y a que trois classes d’Êtres : Dieu, les Êtres intellectuels et la nature physique : si l’on ne peut trouver l’origine du mal dans la première, qui est exclusivement la Source de tout bien ; ni dans la dernière, qui n’est ni libre ni pensante ; et que cependant, l’existence du mal soit incontestable, on est nécessairement forcé de l’attribuer à l’homme ou à tout autre être tenant comme lui un rang intermédiaire. »
Où trouver une explication plus sensée et plus profonde des causes du bien et du mal ?
Mais l’homme, qui a engendré le mal, en s’écartant du vrai Principe, reste libre malgré tout : il peut donc réagir ; et la vision de l’avenir envisagée [L’ÉCHO DU MERVEILLEUX 447] par Saint-Martin avec un regard de génie, c’est la plus belle et la plus haute partie de son œuvre. Il voit
les êtres intellectuels qui peuvent protéger l’homme tombé ; il appelle les agents intermédiaires qui doivent le remettre en la vraie voie.
« Ce n’est, dit-il, que de l’union générale et du vaste assemblage de tous ces agents purs et intermédiaires qui, planant au-dessus du monde sensible, tendent à vous seconder, à vous défendre, à vous environner, que vous pouvez vous élever comme eux avec sécurité, et avec une
véritable lumière, jusqu’à cette Unité universelle qui les domine et qui les vivifie tous. »
Ici, son explication du monde suprasensible se rapproche quelque peu de celle de Jacob Boehme et de Swedenborg, ses deux illustres précurseurs ; mais dans le Tableau Naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers, il y a un ensemble plus complet : livre d’une vision intense qui cherche la raison des choses sensibles dans le Principe, et qui monte graduellement en ses vingt-deux chapitres composés sur les clés des vingt-deux arcanes du Tarot, vers le plus haut Spiritualisme auquel on eût jamais atteint.
Telle est, à peine esquissée, l’explication de l’œuvre profonde de Saint-Martin, dit le « Philosophe inconnu. » Sa vie est adéquate à son œuvre. Arrêté pendant les derniers soubresauts de la Révolution, il fut sauvé par le mouvement du 9 thermidor ; mais il s’occupait peu des dangers qu’il aurait pu courir : il avait atteint à la sérénité définitive de la paix du cœur.
Enfin, il termina ses jours dans le recueillement le plus complet, expliquant et prouvant que les clés d’argent qui ouvrent les portes de la science ordinaire ne sont rien en comparaison des clés d’or que nous avons en nous et qui ouvrent les portes du Temple sacré — le Temple de l’Idéal — où l’Isis éternelle est à jamais débarrassée de — son voile et, le front étoilé, resplendit devant les regards éblouis des initiés et des penseurs.
EMILE MARIOTTE
Source : forum de MaitrePasses: maitrespasses@yahoogroupes.fr
Mariette Cyvard
revue bimensuelle /
directeur : Gaston Mery
Claude de Saint-Martin
Si l’on considérait l’humanité comme une suite de générations se tenant par la main, et que chaque génération fût représentée par un homme ayant vécu une moyenne de cinquante ans, on pourrait dire, presque sans hyperbole, avec le comte de Saint-Germain : « Je suis âgé de plusieurs siècles ; j’ai vécu dans l’intimité de François 1er ; je suis contemporain de Jésus-Christ. »
IL ne faut pas plus, en effet, de six existences d’hommes pour remonter à l’époque de Charles-Quint et quarante suffisent pour se dire contemporain de l’ère moderne.
C’est ainsi, du reste, qu’on pourrait rassembler, comme au fond des temples initiatiques, les grands hommes, qui ont pu, depuis l’antiquité la plus reculée, se passer, de maitre à disciple, le flambeau de la Science intégrale qui a brillé à l’aube des premières civilisations pour se conserver de plus en plus étincelant, dans les groupes occultistes et ésotériques de nos jours.
Le dénombrement même n’en serait pas excessif, car en cette assemblée fraternelle de hauts esprits ; on y verrait — pour n’en citer que quelques-uns — Saint-Germain converser avec Paracelse ; Cagliostro coudoyer Albert-le-Grand ; Swedenborg s’entretenir avec Platon, Le Pic
de la Mirandole calculer avec Pythagore, Eliphas Levi prophétiser avec saint Jean, et Claude de Saint-Martin soutenir la théorie de l’Unité avec Hermès.
Or, d’Hermès à Saint-Martin, le cycle semblait clos, mais Saint-Martin en rouvrit un nouveau, avec une science plus développée qu’au temps des mystères d’Isis et dans lequel on arrivera peut-être à résoudre le problème de l’Inconnu.
La vie de ce théosophe remarquable est toute en dedans, et son œuvre même, enténébrée parfois, comme à plaisir, ne peut être comprise que des seuls initiés qui savent en décortiquer les fruits, et se nourrir de sa sève puissante et douce, en laquelle circulent la rénovation et l’amour de l’humanité.
Saint-Martin naquit à Amboise, en 1743 et sa jeunesse fut comme enveloppée, sans en être étouffée pourtant, par le formidable tourbillon d’idées que le XVIIIe siècle mit en mouvement avec Voltaire, Montesquieu, Diderot, J. J. Rousseau, d’Alembert, et tout le groupe bruyant des sceptiques et des démolisseurs de l’Encyclopédie.
Avocat à Tours pendant quelque temps, il obtint — sans vocation cependant pour l’état militaire, — une lieutenance au régiment de Foix, à Bordeaux.
Là, il fit connaissance avec Martinez Pasquallès, le premier fondateur de l’ordre martiniste, et se fit initier par lui au rite des Élus, mais les pratiques théosophiques de l’ordre de Martinez lui semblant compliquées à plaisir, il se retira bientôt du groupe ; trop matérialiste à son gré, et préféra agir seul.
C’est alors qu’il prit gout, pour élaborer ses pensées profondes, à la solitude austère, et au continuel recueillement, voulant appliquer, autant que possible, quoiqu’il ne fût pas hermétiste, les conseils judicieux d’Albert le Grand qu’il résumait lui-même en cette sévère pensée :
« L’ombre et le silence sont les asiles que la vérité préfère. »
Son premier livre : Des erreurs et de la vérité, par un philosophe inconnu, excita une vive curiosité ; l’étonnement même fut extrême, car si cet ouvrage contenait des pensées claires et à la portée de tous, il en cachait d’autres, en des raccourcis sibyllins, que l’esprit non averti ne pouvait saisir.
Il le disait lui-même en ces termes étranges :« Le petit nombre des hommes, dépositaires des vérités que j’annonce, est voué à la prudence par des engagements formels.
Aussi, me suis-je promis d’user de beaucoup de réserve dans cet écrit, et de m’y envelopper d’un voile que les yeux les moins ordinaires ne pourront percer, d’autant que j’y parle quelquefois de toute autre chose que de ce dont je parais traiter. »
Mais voici que dans un autre ouvrage : Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’Homme et l’Univers, il s’élève tout de suite, et dès la première page, à la plus haute explication initiatique :
« Les Vérités fécondes et lumineuses, dit-il, existeraient moins pour le bonheur de l’homme que pour son tourment, si l’attrait qu’il se sent pour elles était un penchant qu’il ne pût jamais satisfaire. Ce serait même une contradiction inexplicable, dans le premier Mobile, auquel
tiennent radicalement ces vérités, qu’ayant voulu les dérober à nos regards, il les eût écrites dans tout ce qui nous environne, ainsi qu’il l’a fait dans la force vivante des éléments, dans l’ordre et l’harmonie de toutes les actions de l’Univers, et plus clairement encore, dans le caractère distinctif qui constitue l’homme. »
Saint-Martin tend à prouver que l’homme ne peut périr, que son esprit est immortel : il dérive de l’unité, donc il est l’unité même, tandis que la matière, dérivant d’un principe secondaire, sera fatalement détruite. Et il le démontre en ces termes éloquents :
« Tout se réunit pour démontrer la supériorité de l’homme, puisqu’il trouve dans ses propres facultés de quoi s’élever jusqu’à la démonstration du principe actif et invisible dont l’univers reçoit l’existence et ses lois ; puisque dans les œuvres même matérielles qu’il a le pouvoir de produire, il trouve la preuve que son Être est d’une nature impérissable.
« Qu’on n’oppose point à ces réflexions les actes sensibles et matériels qui sont communs à l’homme et à la bête, en parlant de ses œuvres, nous n’avons point eu en vue ces actes-naturels qui l’assimilent aux animaux, mais ces actes de génie et d’intelligence qui les distingueront toujours par des caractères frappants et par des actes exclusifs : « Cette différence de l’Être intellectuel de l’homme avec son être, sensible ayant été démontrée avec une entière évidence, nous nous bornerons à faire remarquer que nous ne pouvons faire exécuter la moindre de nos
volontés sans nous convaincre que nous portons partout avec nous-mêmes le Principe de l’Être et de la Vie. Or, comment le Principe de l’Être et de la Vie pourrait-il périr ? »
Après cette exposition lumineuse, Saint-Martin ne peut admettre — à l’exemple des manichéens — que Dieu ait créé le mal, et il l’explique, comme suit, d’une façon fort rationnelle :
« Les influences du soleil varient sans cesse dans notre atmosphère : tantôt les vapeurs de la région terrestre nous les dérobent ; tantôt la fraicheur des vents les tempère et les arrête : l’homme même peut augmenter ou diminuer localement l’action de cet astre, en rassemblant
ou en interceptant ses rayons.Cependant, l’action du soleil est toujours la même : il projette sans
cesse autour de lui la même lumière ; et sa vertu active se répand toujours, avec la même force, avec la même abondance, quoique, dans notre région inférieure, nous en éprouvions si diversement les effets.
« Tel est le vrai tableau de ce qui se passe dans l’ordre immatériel. Quoique les Êtres libres distincts du grand Principe puissent écarter les influences intellectuelles qui descendent continuellement sur eux ; quoique ces influences intellectuelles reçoivent peut-être dans leur
cours quelque contre action, qui en détourne les effets, celui qui leur envoie ces présents salutaires ne ferme jamais sa main bienfaisante. Il a toujours la même activité. Il est toujours également fort, également puissant, également pur, également impassible aux égarements de ses
productions libres, qui peuvent se plonger d’elles-mêmes dans le crime et enfanter le mal par le seul droit de leur volonté.
« Il serait donc absurde d'admettre aucune participation de l’Être divin aux désordres des Êtres libres et à ceux qui en résultent dans l’Univers ; en un mot, Dieu et le mal ne peuvent jamais avoir aucun rapport. »
Il ajoute :
« Il n’y a que trois classes d’Êtres : Dieu, les Êtres intellectuels et la nature physique : si l’on ne peut trouver l’origine du mal dans la première, qui est exclusivement la Source de tout bien ; ni dans la dernière, qui n’est ni libre ni pensante ; et que cependant, l’existence du mal soit incontestable, on est nécessairement forcé de l’attribuer à l’homme ou à tout autre être tenant comme lui un rang intermédiaire. »
Où trouver une explication plus sensée et plus profonde des causes du bien et du mal ?
Mais l’homme, qui a engendré le mal, en s’écartant du vrai Principe, reste libre malgré tout : il peut donc réagir ; et la vision de l’avenir envisagée [L’ÉCHO DU MERVEILLEUX 447] par Saint-Martin avec un regard de génie, c’est la plus belle et la plus haute partie de son œuvre. Il voit
les êtres intellectuels qui peuvent protéger l’homme tombé ; il appelle les agents intermédiaires qui doivent le remettre en la vraie voie.
« Ce n’est, dit-il, que de l’union générale et du vaste assemblage de tous ces agents purs et intermédiaires qui, planant au-dessus du monde sensible, tendent à vous seconder, à vous défendre, à vous environner, que vous pouvez vous élever comme eux avec sécurité, et avec une
véritable lumière, jusqu’à cette Unité universelle qui les domine et qui les vivifie tous. »
Ici, son explication du monde suprasensible se rapproche quelque peu de celle de Jacob Boehme et de Swedenborg, ses deux illustres précurseurs ; mais dans le Tableau Naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers, il y a un ensemble plus complet : livre d’une vision intense qui cherche la raison des choses sensibles dans le Principe, et qui monte graduellement en ses vingt-deux chapitres composés sur les clés des vingt-deux arcanes du Tarot, vers le plus haut Spiritualisme auquel on eût jamais atteint.
Telle est, à peine esquissée, l’explication de l’œuvre profonde de Saint-Martin, dit le « Philosophe inconnu. » Sa vie est adéquate à son œuvre. Arrêté pendant les derniers soubresauts de la Révolution, il fut sauvé par le mouvement du 9 thermidor ; mais il s’occupait peu des dangers qu’il aurait pu courir : il avait atteint à la sérénité définitive de la paix du cœur.
Enfin, il termina ses jours dans le recueillement le plus complet, expliquant et prouvant que les clés d’argent qui ouvrent les portes de la science ordinaire ne sont rien en comparaison des clés d’or que nous avons en nous et qui ouvrent les portes du Temple sacré — le Temple de l’Idéal — où l’Isis éternelle est à jamais débarrassée de — son voile et, le front étoilé, resplendit devant les regards éblouis des initiés et des penseurs.
EMILE MARIOTTE
Source : forum de MaitrePasses: maitrespasses@yahoogroupes.fr
Mariette Cyvard
dimanche 13 septembre 2015
Lettre du crocodile de septembre
Vous trouverez ci-joint la Lettre du crocodile de septembre.
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NEWS / Les Officiers de la Loge.
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Les Officiers de la Loge
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