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*** ci-dessous "Livres-mystiques".: un hommage à Roland Soyer décédé le 01 Juin 2011

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jeudi 26 octobre 2023

J-2 -SAMEDI 28 OCTOBRE 2023 de 9h à 19h Cinéma Artplexe la Canebière Marseille.: TABLES RONDES SUR LE THÈME DE L'INITIATION

Samedi 28 octobre 2023 de 9h à 19h Cinéma Artplexe 125, la Canebière 13001 Marseille Entrée libre - Réservation conseillée* Cette journée, ouverte au public, se déroulera autour de 2 tables rondes en présence des auteurs des éditions de la Tarente. Une occasion unique de rencontrer quasiment tous les auteurs de la Tarente : Serge Caillet, Rémi et Sylvie Boyer, Roger Dachez, Yvon Gérault, Jean-Claude Sitbon, Axel Karol, Alain Mucchielli, Dominique Vergnolle, Francis Delon, Serge Leclerc, Jacques Rondat, Marie Burdin, André Kervella, Gérard Gendet, Alain Airoldi... Pourquoi ? 25 ans ça se fête ! • Une occasion unique de rencontrer les auteurs des éditions de la Tarente. • Une occasion de remercier les auteurs mais aussi les lecteurs de nous faire confiance ainsi que tous ceux qui ont accompagné notre aventure éditoriale. • Une occasion enfin de célébrer aussi les 3 ans de partenariat avec les éditions Archè en présence de leur directrice Palma Toth. • Une occasion de découvrir les dernières nouveautés des éditions de la Tarente en présence de leurs auteurs... Comment ? Nous proposons au public d’assister gratuitement à deux tables rondes (thématiques encore à l'étude). Les thèmes seront larges et ouverts au plus grand nombre. Pour chaque table ronde, l'animateur Yonnel Ghernaouti présentera les auteurs qui répondront aux questions de l’assistance. Pas d’intervention préliminaire des intervenants, simplement des réponses aux questions avec un modérateur qui assurera les transitions. Déroulement : 9H00 accueil autour d’un café, le public sera invité à prendre place à 9h30. 9H30-10H00 : présentation générale de la journée : la Tarente et les auteurs 10H00-11H30 : 1ère table ronde : L’initiation 11H30 : PAUSE 11H45 : Serge Caillet nous fera une présentation de son dernier ouvrage Les Sârs de la Rose-Croix, animé par Rémi Boyer. 12H30 : Pause méridienne autour d’un buffet pris sur place. 14H30 : 2e table ronde : Le cheminement initiatique 16H00 : PAUSE 16H30 : Entretiens libres avec les auteurs En parallèle, une séance de dédicaces. Tout au long de la journée, le Troubadour du livre sera à la disposition du public pour présenter les ouvrages édités par les éditions de la Tarente mais aussi ceux des éditions Archè. Il est souhaitable que vous réserviez votre place et votre repas de midi si vous souhaitez déjeuner sur place. • Pour la collation méridienne, c'est ici. • Pour le repas anniversaire, c'est ici. • Pour simplement réserver une place pour les tables rondes, merci de nous adresser un mail avec vos coordonnées (adresse et téléphone). Pour toute question complémentaire : editions@latarente.fr 04 42 03 04 49 * La jauge de la salle n'étant pas extensible, nous pourrions avoir à refuser les entrées non réservées.

lundi 28 août 2023

Par PAPUS, Président du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste. Bibliothèque Chacornac. Louis-Claude de Saint-Martin, dit « Le Philosophe Inconnu » est né le 18 janvier 1743 à Amboise (France). Sous l’insistance de ses parents, Louis-Claude de Saint-Martin entreprendra des études d’avocat, métier qui ne l’intéressera jamais vraiment et qui le poussera, avec l’aide d’un ami, à s’engager dans une carrière militaire en tant que sous lieutenant à Bordeaux, dès 1765. Déjà l’époque, malgré sa décision de suivre la voie militaire, Louis-Claude de Saint-Martin cultivait un grand intérêt pour les questions Spirituelles et Esotériques. C’est au cours de cette même année 1765 que Louis-Claude de Saint-Martin fera la rencontre du Capitaine Grainville, qui le présentera à des Frères de l’Ordre des Chevaliers Francs-Maçons Elus Cohen de l’Univers, au sein duquel Saint-Martin sera bien vite Initié par Martinez de Pasqually lui-même. L’ascension de Louis-Claude de Saint-Martin au sein de l’Ordre sera fulgurante et il y atteindra bien vite le degré ultime de Réau Croix. Louis-Claude de Saint-Martin quittera l’armée en 1771, pour devenir le secrétaire particulier de Martinez de Pasqually, et ce, jusqu’à la mort de ce dernier 1774. D’ailleurs, après le décès de son initiateur, Louis-Claude de Saint-Martin se fera force de terminer la formation des Frères Elus Cohen restants, dont celle de Jean-Baptiste Willermoz. Toutefois, dès cette période, il s’avérera que Louis-Claude de Saint-Martin entrevoyait déjà une méthode bien différente de celle employée par son Maître pour transmettre la Sagesse des Elus Cohen. En effet, Louis-Claude de Saint-Martin se détournera bien vite de la voie rituelle extrêmement complexe de l’Ordre des Elus Cohen qui, à ses yeux, outre son caractère dangereux sur le plan vibratoire, n’était pas nécessaire pour accomplir la Réintégration. Louis-Claude de Saint-Martin émit pour principe que la Réintégration pouvait s’accomplir par la Foi en Dieu, la Prière, par une conduite morale et civile irréprochable, par la bonté, la charité et l’étude, le tout, dans l’Amour, par et avec le Cœur….Etait alors décrétée la Voie Cardiaque. Louis-Claude de Saint-Martin cultivait en effet l’idée que l’Homme était lié à son Créateur et que celui-ci lui avait transmis tous les outils nécessaires pour œuvrer à sa propre Réintégration, sans avoir à s’aventurer dans les plans invisibles. Saint-Martin affirmait également que cette voie était ouverte à tous les hommes et femmes, et non restreinte à de rares initiés.C’est à la même période que Louis-Claude de Saint-Martin fonda la Sociétés des Intimes, qui était en fait un Cercle d’étude au sein duquel Saint-Martin transmettait oralement ses instructions à ses disciples. D’ailleurs, certains textes qui avaient été en premier lieu attribués à Saint-Martin sembleraient être en réalité des notes prises par certains de ses disciples lors des réunions de la Sociétés des Intimes. Il est aussi utile de préciser que certains auteurs, ainsi que les dignitaires de certains Ordres Martinistes et Cohen soutiennent que Louis-Claude de Saint-Martin aurait malgré tout continué de transmettre une initiation rituelle que l’on pourrait qualifier de post-Cohen, initiation qui serait revenue en France par le canal du Frère Augustin Chaboseau. Nous remarquerons juste que cette question est toujours matière à discussion, si pas à désaccord, entre certaines branches du Martinisme contemporain. Toutefois, d’une manière ou d’une autre, l’Oeuvre et les Idées de Louis-Claude de Saint-Martin seront la base et le ciment de l’Ordre Martiniste fondé sous l’égide de Papus dès 1891.

dimanche 27 août 2023

Le numéro 2 de l'année 2023 de la Revue L'Initiation Traditionnelle est paru



Depuis 2013, la revue L'Initiation est devenue une revue en ligne qu'il vous est possible de télécharger gratuitement sur le site Web LInitiation.eu au format pdf. A cette occasion, la revue L'Initiation se nomme désormais revue L'Initiation Traditionnelle pour bien préciser son caractère traditionnel.

Sommaire du numéro 2 de 2023

  • Éditorial, par Bruno Le Chaux

  • Les origines bibliques et iconographiques du tarot de Marseille, par Patrick Négrier

  • De la Mort et de la Résurrection des Serviteurs d’Anubis, par Fabien Decorps

  • Pour comprendre l’Islam et les croyants musulmans, par Nadim Michel Kalife

  • Les livres


vendredi 9 juin 2023

Le Messager de Rémy Teulier, Sculpteur

 ILLUSTRATION DU BLOG.: 

Photo : thierry Ehrmann / Le Messager à la Demeure du Chaos

Le Messager de Rémy Teulier, Sculpteur

D’emblée dès l’entrée de la 229ème édition du Salon des Artistes Français, qui se tient sous la nef du Grand Palais, il capte le regard, et l’espace d’un court moment test j’ai voulu vérifier : la plupart des visiteurs se dirigent spontanément vers lui…

Le Messager est l’oeuvre du sculpteur Rémy Teulier…

C’est un marbre d’Izaourt, d’un seul tenant, taillé dans la masse, et ses dimensions sont impressionnantes, le messager est grandeur nature, 185 x 160 x 120.

Au départ le bloc de marbre pesait dix tonnes, pour aboutir aux 800 kilos de la sculpture.

Ses ailes sont déployées, ouvertes, matures, et cependant au repos. Mais on sent bien qu’il ne faudra pas grand chose pour qu’elles cherchent à prendre de la hauteur le moment venu comme celles de l’ange de la liberté…

Pour l’heure elles sont stables, attentives, posées, en prolongement d’un genou à terre et d’un autre en appui comme un pont, en écho d’une main tenant une équerre et de l’autre qui manie le compas, chacun des deux outils ancrés dans la matière…

Le cercle et le carré tracés rendent hommage à l’homme de Vitruve et aux socles classiques, le jeans, les baskets, le blouson et la capuche sont résolument dans le présent. Les temps se mêlent, le message n’a pas d’âge.

Les courbes, les angles se répondent, les plis du sweat, les bords de la capuche prennent doucement le vent, on s’attend à remarquer ses narines respirer, ou son regard sciller, le marbre et l’esprit sont en osmose, la recherche est en cours, la concentration est introspection…

Le crâne, simple vanité, place le curseur : le temps sur terre n’est qu’un passage et l’acacia présage une immortalité de l’âme…

Cette oeuvre m’a semblé magistrale, elle est à mon sens, mais c’est très subjectif et personnel, la plus captivante de l’exposition.

Elle est en noir et blanc, le noir du marbre, le blanc des veines de calcite qui le parcourent. Serait il le Zénon de Marguerite Yourcenar ?

La prouesse artistique est énorme, la sculpture est parfaite, attirante, elle appelle l’émotion.

Les strates du marbre semblent répondre aux degrés de cette merveilleuse sculpture : la base, massive, ramassée et étendue à la fois, le centre, infiniment humain, touchant de concentration, et la troisième dimension, symbolisée par ces ailes majestueuses, tirées vers le ciel et divines…

Le messager personnalise à mon regard la transmutation de la matière, le Grand Oeuvre est en cours. Là sous nos yeux le messager nous guide, l’esprit se libère des contingences, le marbre devient gracile et se moque de la pesanteur…

Merci à Rémy Teulier d’avoir répondu à nos questions, et bravo pour cette oeuvre magistrale, compagnonnique et maçonnique.

texte et les nouvelles photos tiré du blog:
http://www.grelinettecassolettes.com/2019/02/le-messager-de-remi-teulier-sculpteur.html

Cliquez l’image pour voir la vidéo !

Notez bien les OUVERTURES EXCEPTIONNELLES en mai 2019 :

Ouvert uniquement le samedi et dimanche de 14h30 à 18h30

+ Jeudi de l’Ascension 30 mai 2019 de 14h30 à 18h30

Fermé Lundi de Pentecôte !

jeudi 8 juin 2023

ARQA – Éditeur depuis 1999,

* La WebTV d’ARQA a été créée en mai 2018 par une bande d’amis, d’infographistes, de webmasters, soucieux de sortir des sentiers battus pour arpenter les chemins de la Tradition, sans complexe - la mémoire en avant. Notre credo, une citation de Bertolt Brecht : « Seuls les artistes peuvent sauver le monde. »
* Bonjour à tous les oiseaux de passage…, soutenez-nous, et abonnez-vous à la WebTV d’ARQA – Merci ! Sinon…, pour ce qui concerne les réseaux des cas sociaux, nous ne sommes pas sur FaceBook, ni sur Toktok, ni sur Amstramgram, encore moins sur Truiteurre, ni sur WhatzApp, ni sur Messengeure, pas plus sur Télégramme, ni sur Snapchatte, ni sur Skaïpe, ni…, bref, vous l’aurez compris, nous n’y sommes pas ! Et si vous voulez savoir pourquoi… ? Achetez le livre de TEG : « Des heures noires de l’inquisition médiévale à Facebook et autres réseaux sociaux » - 5 € dans toutes les bonnes librairies !  

* (1) Éditions ARQA - YouTube 

mercredi 7 juin 2023

Association Maître Philippe : Journée à Loisieux le samedi 24 juin 2023

Chers adhérents,

Le 25 avril 1849, naissait à Loisieux, commune de Savoie , Nizier Anthelme PHILIPPE.

L'association Maître Philippe organise une journée de visite à Loisieux, le samedi 24 juin.

Nous vous proposons le programme suivant :

Accueil à l'église Saint Nizier à 10h30 et visite de l'église.

Thés et cafés offerts par l'association, au lieu-dit Les Rubatiers, devant la maison natale de monsieur Philippe.

Déjeuner avec repas "sorti du sac".

Promenade dans la forêt direction la chapelle Saint Martin.

Recueillement au cimetière.

Départ en fin de journée.

Pour des raisons logistiques, pouvez-vous répondre à ce courriel pour confirmer votre venue ou bien votre absence ?

D’avance, merci !

Amicalement,

Association Maître Philippe

Maison des Associations

33 bis Rue Gabriel Péri

69210 L'Arbresle


www.maitrephilippe.asso.fr
contact@maitrephilippe.asso.fr

+33 6 36 90 50 28

"Le plus simple est de cultiver le champ de la charité.
Ne pas dire du mal d'autrui, savoir qu'on est ici par la volonté de Dieu, voilà le nécessaire".

Maître PHILIPPE

lundi 29 mai 2023

la Lettre du Crocodile de juin

 Bonjour

Vous trouverez ci-joint la Lettre du Crocodile de juin, à diffuser aux intéressés.
Très cordialement.

samedi 20 mai 2023

[Institut Eleazar] : Robert Amadou, L'Occultisme, esquisse d'un monde vivant

 Chers amis,

Plus que quelques jours pour bénéficier de la souscription lancée par les Éditions Créa'Tone pour la réédition de l'ouvrage fondamental de Robert Amadou (1924-2006), L'Occultisme, esquisse d'un monde vivant.

Cette nouvelle édition est conforme, à quelques corrections près, à la réédition, devenue rare, des Éditions Chanteloup, en 1987.

Les ouvrages sont en souscription jusqu'au 31 mai 2023 et ils seront dédicacés par Catherine Amadou, épouse de Robert.

Votre dévoué,

Dixit : Serge Caillet

vendredi 12 mai 2023

Nancy.: La librairie La langue des Oiseaux


Créée en 2004, la librairie La langue des Oiseaux, vous accueille au 30 rue des sœurs Macaron à Nancy.

Spécialisée dans les ouvrages d’ésotérisme et de spiritualité d’occasion, nous nous sommes enfin décidés à utiliser les outils de notre siècle.

Dans notre boutique, nous vous proposons un catalogue riche, mis à jour régulièrement.

Peut-être, au hasard de votre visite, vous trouverez votre trésor.

Bonne visite, et au plaisir de vous rencontrer à la Librairie.

Pour accéder au site cliquer sur le  lien désigné ci-dessus soit boutique

https://librairie-la-langue-des-oiseaux.fr 

mardi 25 avril 2023

Newsletter - Association Maître PHILIPPE - Ouverture exceptionnelle du Clos Landar le lundi 1er mai à L'ARBRESL

L'association Maître PHILIPPE vous informe de l'ouverture 

exceptionnelle du Clos Landar, de 14h00 

à 18h00, le lundi 1er mai à L'ARBRESLE.

L’accès à la maison de Monsieur Philippe restera fermé pour 

raison de sécurité, seul l’accès au parc du Clos Landar sera 

possible.

 

Infos au 06 36 90 50 28 ou contact@maitrephilippe.asso.fr

 

Amicalement,

 

Association Maître Philippe
www.maitrephilippe.asso.fr
contact@maitrephilippe.asso.fr

+33 6 36 90 50 28

"Le plus simple est de cultiver le champ de la charité.
Ne pas dire du mal d'autrui, savoir qu'on est ici par la volonté de Dieu,

voilà le nécessaire".
Maître PHILIPPE

lundi 3 avril 2023

Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803)

 Louis-Claude de Saint-Martin


par S. Deusi

Dans ce courant mystique et illuministe qui part de Jacob Boehme et dans lequel nous croisons quelques personnages particulièrement importants par leur apport, Louis-Claude de Saint-Martin occupe la place centrale. Il est un axe autour duquel pivotent les autres. Ce disciple de Martines de Pasqually et de Jacob Boehme a laissé une œuvrefondamentale.

Homme de culture à la vaste érudition, écrivain de talent manipulant la langue française avec une aisance remarquable, Saint-Martin sut opérer la synthèse entre les deux filiations spirituelles dont il se voulait être l’héritier et, même s’il est vrai qu’il renia les pratiques théurgiques enseignées par Pasqually, son premier maître dont il fut le secrétaire, il prolongea en quelque sorte la pensée de ce dernier en y ajoutant la notion de « désir » et en prônant la « voie cardiaque » qu’il opposait à la « voie opérative » des Élus-Coën.

L'œuvre philosophique de Saint-Martin

Louis-Claude de Saint-Martin a écrit et publié 36 ouvrages. Il ne serait pas possible dans le cadre de cet article d’en faire une présentation exhaustive. Aussi, je me bornerai à vous en présenter trois qui, selon ce que j’ai pu comprendre, reflètent assez bien la pensée de leur auteur.

Des Erreurs et de la Vérité (1775)

Des erreurs et de la vérité, écrit en 1773 et publié en 1775, porte en sous-titre : « ou les hommes rappelés au principe universel de la science ». Ce livre connut dès sa parution un énorme succès dans les milieux littéraires, philosophiques et maçonniques et pas seulement d’estime. En effet, ce livre fut reçu comme étant un éclaircissement du « Traité de la Réintégration » de Martines de Pasqually dont le moins que l’on puisse dire est qu’il est obscur et écrit dans un style peu abordable.

Une dizaine d’années plus tôt, un certain Nicolas-Antoine Boulanger avait publié un essai qui avait fait quelque bruit. Dans ce livre, l’auteur prétendait que toutes les religions étaient nées de par les frayeurs que les hommes éprouvaient devant les phénomènes naturels, tels que les orages, les éruptions volcaniques, les séismes, etc.

Saint-Martin trouvait cette explication peu convaincante. Sa propre thèse, fortement inspirée par les enseignements de Martines auquel il était encore fort attaché en 1773, défendait l’idée que l’homme possède en lui une lumière active et intelligente qui est seule à la source réelle de la pensée religieuse, un inexplicable savoir, non matériel, à la base des allégories et des mythes.

Ce livre, il ne le signe pas de son nom mais de celui de « Philosophe Inconnu ». Ce pseudonyme réclame quelques explications : au premier examen, on pourrait imaginer que cet adjectif « inconnu » accolé à « philosophe » signifie que, à côté des grands noms, tels Diderot, Montesquieu, Voltaire ou Rousseau, Saint-Martin ne fut qu’un pâle philosophe, une espèce de « philosophe de seconde classe » puisque, alors que les encyclopédies réservent des pages et des pages aux illustres personnages que je viens de citer et que tout le monde connaît, elles n’accordent à Saint-Martin, quand elles daignent le faire, que quelques malheureuses lignes. Donc, on pourrait en déduire que « Inconnu = Méconnu ».

Or, il n’en est rien car, s’il est vrai que le nom de Saint-Martin ne brille pas au fronton des encyclopédies, ce pseudonyme n’a aucun rapport avec ce qu’il faut bien appeler une injustice. Louis-Claude de Saint-Martin nous justifie lui-même son choix par un souci de discrétion et d’humilité puisqu’il nous dit que la doctrine qu’il expose n’est pas le fruit de la réflexion d’un homme mais qu’elle est puisée dans la Tradition universelle. Il ajoute dans sa préface :

« Cependant, quoique la lumière soit faite pour tous les yeux, il est encore plus certain que tous les yeux ne sont pas faits pour la voir dans tout son éclat. Le petit nombre des hommes dépositaires des vérités que j’annonce est voué à la prudence et à la discrétion par les engagements les plus formels ».

De plus, on notera, non sans amusement, que plusieurs ouvrages de Saint-Martin portent comme lieu d’impression la ville d’Édimbourg alors qu’il est avéré que ces livres furent imprimés à Lyon. Toujours ce besoin de discrétion et de brouiller les pistes.

Dans cet ouvrage, Saint-Martin nous expose sa doctrine qui se fonde sur la nécessaire explication préalable de la nature de l’homme afin de conduire plus avant son raisonnement dans le but d’amener le lecteur à découvrir le lien intime qui relie nos connaissances au Principe supérieur qui est à leur source.

Saint-Martin considère que, malgré la chute qui l’a privé de la lumière divine, subsiste en chaque être une authentique capacité à retrouver l’Unité première. Sous certaines conditions, il reste possible de réaliser une salutaire harmonie entre la nature abîmée de l’humanité (suite à la chute) et la divinité dans la mesure où, ajoute-t-il, l’homme peut recevoir des lumières intimes obtenant, en se fermant volontairement aux phénomènes extérieurs (ceux qui nous assaillent dans notre quotidien) une ineffable connaissance par laquelle le Verbe divin se révèle dans l’âme.

Ces quelques extraits de son livre nous permettent de mieux cerner la pensée de Saint-Martin. Certains mots, et chaque mot a son poids et sa valeur, nous ouvrent des pistes de réflexion. En effet, on trouve associées ici deux notions fondamentales : la lumière et le verbe qui pourraient bien constituer à la fois deux notions distinctes et pourtant uniques si l’on admet qu’il y eut en vérité non pas une chute mais deux chutes, celle de l’ange rebelle Lucifer, le porteur de la lumière, et celle de l’homme-archétype, Adam qui possédait le verbe puisque, nous dit la « Genèse », il devait nommer les êtres créés. Nous savons par ailleurs que toute démarche initiatique consiste à retrouver à la fois la « Lumière » et le « Verbe » ou, si l’on préfère, le mot sacré, ce qui est évidemment la même chose.

Dans un autre contexte, Saint-Martin parle de la « Vraie Lumière », ce qui sous-entend qu’il doit bien y avoir de fausses lumières, celles justement qui, selon lui, nous occultent la Vérité. Voulait-il viser ses confrères philosophes à tendance rationaliste ? Ou les églises qui avaient perdu le sens profond du message qu’elles avaient reçu mission de propager ? En ce cas, Saint-Martin se révélerait comme un penseur isolé et étranger à la controverse qui, tout au long du XVIIIe siècle, s’est instaurée entre les philosophes et les églises. Dans ce débat, renvoyait-il dos à dos les uns et les autres, ceux-là même qui, et c’est peut-être ce qu’il a voulu nous dire, propageaient les « fausses lumières », chacun à sa manière ?

D’autre part, on voit apparaître dans ce livre le mot « Désir » qui, désormais, sera presque indissociable de la pensée et de l’œuvre de Saint-Martin. Plus tard, dans un autre ouvrage publié en 1790 et intitulé « L’Homme de Désir », il développera cette notion fondamentale à ses yeux. « L’Homme de Désir » est celui qui, par sa volonté, veut sortir du « torrent » où l’a précipité la chute pour retrouver la voie divine par la Réintégration. Nous sommes encore très près de Martines de Pasqually. Il y a ici une parfaite identité de pensée entre Martines et Saint-Martin ; ce sont les méthodes qui diffèrent.

Pour Saint-Martin, nous devons tendre de toutes nos forces à réintégrer notre nature première, antérieure à la chute (que d’autres peuvent appeler le Paradis perdu, le jardin d’Eden, par exemple), « réintégration » qui doit faire l’objet de notre unique désir et devenir notre principale activité ici-bas. Retourner à Dieu reste une démarche fondamentale de la pensée saint-martinienne et toute son œuvre en sera imprégnée.

Tableau Naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’Homme et l’Univers (1782)

Chaque écrivain a son livre fétiche, celui qui l’a fait connaître au plus grand nombre, qui est réédité régulièrement et que l’on cite le plus volontiers.

Pour Louis-Claude de Saint-Martin, c’est incontestablement le Tableau Naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers. Toujours cette passion pour les titres longs et, comme nous l’avons déjà fait en d’autres circonstances, nous allons l’abréger en parlant simplement du Tableau naturel. Cet ouvrage parut en 1782, toujours sous le pseudonyme de « Philosophe Inconnu » et la ville d’Édimbourg comme lieu d’impression. Les éditeurs iront même jusqu’à déclarer en substance tenir le manuscrit de l’ouvrage d’une personne inconnue.

Les exégètes de l’œuvre de Saint-Martin s’accordent pour reconnaître que ce livre constitue un traité complet de science initiatique. Construit d’après les enseignements de la doctrine martinézienne, ce livre nous conduit de l’âge d’or à la Chute jusqu’à la Réintégration finale. Il nous présente, avec beaucoup de précision, le drame de l’histoire et des lois qui régissent l’univers.

Divisé en 22 chapitres (22 comme le nombre des lettres hébraïques ou des lames majeures du tarot, entre autres), ce qui est hautement symbolique, le Tableau naturel permet à Saint-Martin de nous livrer quelques profondes vérités sur ces lois universelles.

« L’Univers est pour ainsi dire un être à part, écrit-il. Il est étranger à la Divinité quoiqu’il ne lui soit ni inconnu, ni même indifférent. Il ne tient point à l’essence divine, quoique Dieu s’occupe du soin de l’entretenir et de le gouverner ».

Ainsi, pour Saint-Martin, Dieu est à la fois présent et lointain, nous laissant nous enliser dans notre état déchu sans toutefois nous abandonner définitivement.

« Dieu, écrit-il plus loin, a le pouvoir d’opérer la rupture mais il a également celui de rétablir l’Unité ».

Saint-Martin insiste sur la présence intime de Dieu dans l’âme. C’est grâce à elle que l’homme peut espérer soulever le voile qui cache à ses yeux la vraie lumière. Privé de cette vraie lumière, l’homme est un éternel « souffrant ».

« C’est pour cela, énonce-t-il encore, que l’homme aujourd'hui est ravalé dans les classes inférieures où non seulement il ne connaît plus cette lumière intellectuelle qui, malgré tous nos crimes, conserve éternellement sa splendeur, mais encore où il a peine à l’apercevoir quelquefois et où il devient souvent pour elle ce que sont les minéraux par rapport à la lumière élémentaire. »

C’est clair pour Saint-Martin. N’est-il pas très proche du prologue de l’Évangile de Jean qui nous dit ; « La Lumière luit dans les Ténèbres et les Ténèbres ne l’ont point saisie ». Certaines vulgarisations disent que les Ténèbres « ne l’ont point reçues ». Cependant, qu’elles « ne l’aient point saisie » nous paraît plus cohérent car comment la Lumière pourrait-elle luire dans les Ténèbres si celles-ci ne l’avaient point reçue. A contrario, dire qu’elles ne l’ont point saisie signifie qu’elles n’ont pu la capturer, l’étouffer et qu’elle est toujours vivante et présente.

Pour Saint-Martin, la recherche religieuse est une affaire intime ; c’est « la voie cardiaque ».

Au fil des ans et en conséquence de sa maturité spirituelle, Louis-Claude de Saint-Martin se montre de plus en plus rétif aux cérémonies extérieures qui lui semblent entachées d’un caractère suspect et superficiel. Bien sûr, on aura reconnu l’allusion aux difficiles opérations prônées par Martines de Pasqually et suivies avec plus ou moins de bonheur par les Élus Coën.

Nous avons vu il y a quelques instants que Saint-Martin avait délaissé cette voie que d’aucuns appellent « opérative ».

Il s’en explique avec une remarquable franchise quitte à heurter les convictions et l’attachement de nombre de ses amis à ces cérémonies rituelles. Il cherche à communiquer intuitivement avec ce qu’il appelle ses « intelligences » et, dans ce but, il écarte le décorum cérémoniel qui lui est devenu parfaitement étranger. Il entre désormais dans une phase purement spirituelle où le dépouillement, la transparence et la simplicité se substituent aux formes et aux opérations extérieures devenues non essentielles à ses yeux. Il rejette avec détermination la soumission aux « puissances des mondes intermédiaires encore prisonniers de leur condition », sur quoi repose justement la théurgie.

Il invite ses fidèles à entrer dans ce qu’il nomme « l’œuvre épurée » qui se fonde sur le silence, le recueillement, la méditation solitaire, la prière et « l’intimité du cœur avec Dieu ».

Ce sont ces derniers mots qui sont importants et exigent notre attention si l’on désire mieux comprendre le fond de la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin. Car ils nous introduisent dans le monde de la haute spiritualité auquel on accède par la « voie cardiaque ».

Que faut-il entendre par « voie cardiaque » ?

Bien entendu, en entendant cette expression, on pense d’abord à l’amour de son prochain « Aimez-vous les uns les autres », ce qui n’est pas dénué d’intérêt quand on doit convenir que l’humanité vit dans un tourbillon de haine. Rien ne permet d’ailleurs d’affirmer que les animaux en sont exemptés…

Mais, la « voie cardiaque », c’est bien autre chose quand on en parle dans le contexte saint-martinien. C’est bien plus profond.

Il faut savoir, sans entrer dans des considérations occultistes, que la constitution de l’homme se répartit en trois grandes corps : un corps matériel, celui de nos échanges métaboliques, un corps intellectuel, celui de nos pensées et un corps psychique, celui de nos passions et de nos émotions au sens le plus large de ces termes.

Le corps matériel a son siège dans le ventre, là où les besoins vitaux nous retiennent en esclavage ; le corps intellectuel a le sien dans la tête, là où le cerveau nous permet d’accéder au savoir (je dis bien au savoir et non à la connaissance qui est d’une toute autre nature). Entre les deux, dans notre poitrine, se trouve le corps psychique qui commande nos passions et nos émotions. Pour les spiritualistes, c’est le plus important des trois. Et c’est justement parce que Saint-Martin lui donnait la priorité sur le corps matériel (présence de l’enfer – in ferno, c'est-à-dire inférieur) et le corps intellectuel qui n’est jamais qu’un… ordinateur, enfin je veux dire qui fonctionne sur un schéma très voisin de l’ordinateur (tri et mémorisation des informations, instantanéité des réponses et, hélas aussi, caprices et dysfonctionnements… sans oublier ces « fausses lumières » qui s’introduisent dans nos cerveaux à la manière sournoise des virus informatiques), qu’il nous a parlé de la voix cardiaque. Ce que certains de ses disciples se plaisent à appeler aussi « l’intelligence du cœur ».

Ici, il nous faut faire une courte digression. On ne se méfiera jamais assez des synonymes. Ainsi, « savoir » et « connaissance » ne sont pas synonymes et permutables. Le savoir, c’est l’information que nous accumulons dans nos études et notre vie sociale ; la connaissance, c’est, ce que nous portons en nous, c’est notre mémoire intime. Nous venons au monde avec elle, nous naissons avec elle (connaître = naître avec) et c’est elle qui nous permet de donner une vie au savoir qui, sans elle, n’est qu’un stock mort. Un exemple concret : confrontons théologie et théosophie. La théologie est du domaine du savoir, la théosophie est de celui de la connaissance. La théologie forme des « ministres » (sous-entendu du culte), la théosophie élève au magister, à la maîtrise. Ministère, magistère, toute la différence est dans les préfixes. N’oublions pas que, s’il est vrai que nous sommes esclaves de nos besoins matériels (quelle punition !) et que nous le sommes tout autant de nos pensées trop souvent attachées à des choses mineures, nous sommes commandés par nos passions et nos émotions que nous devons apprendre à maîtriser, c'est-à-dire que nous devons renverser les rôles et devenir des hommes libres dans le sens le plus profond de ce terme. Alors, nous ne confondrons plus les quelques plaisirs éphémères qui flattent nos sens avec le bonheur qui, lui, n’est pas soumis au temps qui passe.

C’est par cette maîtrise de nos passions et de nos émotions que nous ferons naître celui que Saint-Martin appelait « L’Homme nouveau ».

Comme « la voie cardiaque et le vrai désir » sont les deux piliers de l’œuvre saint-martinienne, il m’a semblé nécessaire d’exposer un certain nombre de réflexions qu’ils m’ont inspirés. Je précise que ces réflexions sont strictement personnelles et n’engagent que moi.

Il y a deux voies : la voix opérative et la voix cardiaque.

La Voix opérative repose sur la théurgie et les opérations pratiquées par les Élus-Coën selon les enseignements de Martines de Pasqually.

La voix cardiaque, préconisée par Louis-Claude de Saint-Martin, est fondée sur la prière et l’introspection.

Voilà ce que Saint-Martin a pensé de la voix opérative qui fait appel aux mondes intermédiaires : si l’homme a été fait à l’image de Dieu, il est donc supérieur aux autres créatures, incarnées ou désincarnées. Pas besoin de s’égarer dans ces régions peu sûres et souvent mal fréquentées. L’homme qui veut prier doit s’adresser directement à Dieu. Pas besoin de commissionnaires.

Car l’Esprit de Dieu, c'est-à-dire l’ensemble des éons (ou des photons) qui transportent et transmettent la vie, est présent en chacun des atomes sur lesquels repose toute matière, sachant qu’entre l’esprit et la matière, il n’y a qu’une différence de densité ou, si l’on préfère, de fréquence vibratoire.

Que doit-on entendre réellement par « voie cardiaque » ?

Ce n’est pas le cœur anatomique qui n’est qu’un viscère, précieux certes, mais rien de plus, qui est ici en cause.

Ce qui est important, dans la voie cardiaque : c’est la 4e chakra, appelé « ANAHATA ».

ANAHATA est le point d'union entre les 3 premiers chakras (reliés au plan matériel) et les 3 chakras situés au-dessus du cœur (reliés au plan divin). Cette union se fait au niveau du chakra cardiaque par l'amour d'où le terme de « noces alchimiques ». C'est le centre de la croix, le point d'équilibre entre la verticalité (ou les énergies Ciel/Terre) et l'horizontalité (ou les énergies masculine/féminine). Le travail à effectuer pour s'élever à ce niveau d'énergie est énorme puisqu'il concerne les deux axes principaux de notre être : équilibrage de nos polarités masculine et féminine, et intégration des énergies spirituelles dans la matière.

Le Chakra « ANAHATA » est lié au plan mental. Le plan mental a été une composante fondamentale de l'histoire de l'humanité en distinguant les individus et leurs composantes, en faisant des êtres autonomes, bien différents les uns des autres. Le plan mental est en fait le mécanisme de la conscience par lequel l'homme se différencie et ses sépare des autres. Ce mécanisme porte le nom d'individualisation.

Aussi, quand nous parlons de « la voie cardiaque » et que l’on a fait table rase des banalités qui entourent cette expression, nous n’avons plus à penser au cœur mais à ce quatrième chakra qui siège au centre de la poitrine, c'est-à-dire dans le site cardio-pulmonaire.

Notre cerveau, très conditionné, nous pousse à établir une hiérarchie verticale et stricte entre les trois constituants de notre individu, étant bien entendu que la tête, siège de l’intellect, domine l’ensemble parce qu’il est le domaine du savoir.

Cependant, il semblerait que ce soit le site cardio-pulmonaire qui, coincé entre la tête-odinateur et le ventre-laboratoire, constitue l’essentiel. Il est le siège des émotions et des sentiments. Mais aussi de l’imaginaire, du rêve, du vrai désir.

On vous dira qu’un initié digne de ce nom doit maîtriser ses émotions et ses passions. Il faut maîtriser ses émotions pour ne pas sombrer dans la sensiblerie et dans la larmoyance. La Force est liée au chakra cardiaque. Écouter ses émotions pour ne pas tomber dans la froideur qui isole les individus. Mais, s’il faut aussi dominer ses passions, il est hautement souhaitable de cultiver « la passion » ; la vie initiatique ne peut être vécue qu’avec « passion ». Il n’y a pas de place pour les tièdes…

Mais, avons-nous une âme ? Ou, plus justement, une « étincelle d’âme ». Une flamme appartenant au « Grand Feu Universel », au « Feu Fixe divin » que Lucifer a mobilisé dans les conditions que l’on sait.

Pour ma part, je ne suis pas le défenseur d’une âme individualisée. J’imagine plutôt notre jardin secret tel un jardin d’Eden miniaturisé avec, au centre, une flamme peut-être en forme de rose…

Cette flamme intérieure, intime, qui siège près de notre cœur, dans notre jardin secret si l’on préfère, c’est l’étincelle d’âme que nous recevons à notre naissance. Les avis sont partagés : est-ce à la conception, à la première mitose de l’œuf premier, à un moment ou à un autre de la vie fœtale ou au premier souffle qui suit la naissance ? C’est déjà un autre débat.

Cette « étincelle d’âme » est une sorte de « schékina ». Elle est aussi un guide.

Il nous appartient de cultiver cette flamme. C’est le but de toute initiation véritable.

Papus, disciple de Saint-Martin et, à travers lui, de Jacob Boehme, a lancé cette formule qui, pour être lapidaire, n’en témoigne pas moins d’une profonde réflexion :

« Le véritable ésotérisme est la science des adaptations cardiaques. Le sentiment est seul créateur dans tous les plans, l’idée est créatrice seulement dans le plan mental humain ; elle n’atteint que difficilement la Nature supérieure. ».

L’intellect, c’est l’intelligence froide, analytique, faussement qualifiée de cartésienne, c’est « l’intelligence du savoir ».

Mais, il y a une autre forme d’intelligence : « l’intelligence du cœur » qui est celle de la connaissance.

Le savoir s’acquiert par nos études, nos expériences, il nous est indispensable pour exercer un métier et trouver notre place dans la société. Le savoir est un apport extérieur. Il est aisément transmissible.

La connaissance est en nous, nous la portons et elle éclôt dans notre jardin secret. Elle est intime et, de ce fait, n’est pas transmissible. Elle est notre « guide » ; d’autres l’appellent parfois « l’ange gardien ». Pourquoi pas ?

Pour donner une idée concrète de la distinction qu’il y a lieu de faire entre le savoir et la connaissance, on pourrait rappeler que le savoir relève de la théologie et la connaissance de la théosophie.

Dans la pensée de Saint-Martin, la « voie cardiaque » est liée au « vrai désir ». Dans son acception banale, c'est-à-dire de tous les jours, le désir peut être considéré à l’égal d’une envie, d’une ambition, d’un penchant, d’un appétit. Et, bien sûr, il a souvent une connotation sexuelle.

Mais, quand on parle de « vrai désir », on élève en quelque sorte le débat. Dans certains contextes initiatiques, on indique au candidat qu’il faut avoir, pour avancer sur le chemin de la connaissance, « un vrai désir, du courage et de l’intelligence ».

Il y a fort à parier qu’il s’agit de l’intelligence du cœur, même s’il est vrai qu’il vaut mieux ne pas être dispensé de tout savoir intellectuel. Le « courage », ne serait-ce pas une allusion au « cœur », c'est-à-dire à la voie cardiaque ? Souvenons-nous de la célèbre tirade du Cid de Corneille quand don Diègue demande à son fils, don Rodrigue, de venger son honneur bafoué : « Rodrigue, as-tu du cœur ? »

Il se peut d’ailleurs que Corneille qui maîtrisait la langue française dans toutes ses nuances ait voulu faire une sorte de jeu de mots puisque l’on sait que Rodrigue est justement amoureux de la fille de celui qu’il doit provoquer en duel.

Et le « vrai désir » ?

Désir d’amour divin, c'est-à-dire de se surpasser, de dépasser notre condition humaine de tueurs, de raisonneurs pour laisser parler notre cœur, nos émotions.

L'Homme de Désir (1790)

Qu’est-ce qu’un homme de désir ? Un homme de bonne volonté avec un « plus » spirituel.

Mais ce désir ne saurait se cantonner à un simple désir spirituel individuel.

La « réintégration », si réintégration il y a, ne saurait être que générale. Ceux qui nous disent qu’il y aura tant de sauvés et pas davantage, et de préférence leurs adeptes, se moquent de nous. La Réintégration, ce n’est pas la rédemption, ce n’est pas la résurrection des corps.

Le vrai désir, c’est aussi ici-bas celui d’une société idéale, juste et fraternelle. Le vrai désir est du domaine de l’utopie.

Nous avons commis deux fautes, plutôt deux erreurs. D’avoir perdu la Lumière et le Verbe. Rien à voir avec les péchés. Que sont d’ailleurs les vrais péchés ? Les vrais péchés, ceux qui sont le plus pesants et retardent la venue d’une société utopique, ce sont l’orgueil et l’égoïsme.

Le vrai désir, c’est de retrouver cette vraie lumière et le juste mot.

C’est le but de toutes les démarches initiatiques traditionnelles et sérieuses qui, cependant, ne feront pas le travail pour nous mais nous aideront seulement à trouver des pistes. Ce n’est déjà pas si mal.

Et ce vrai désir, justement, il naît de la flamme, c'est-à-dire de l’étincelle d’âme qui vacille près de notre cœur. Notre guide n’est pas une personne aussi savante, sage, expérimentée qu’elle puisse être. Il n’est ni directeur de conscience, ni gourou. Notre guide se trouve dans cette étincelle d’âme que j’ai évoquée plus haut.

Dans le prologue de l’Évangile de saint Jean, la lumière et le verbe ne font qu’un. Jean commence par nous parler du « Verbe » et achève son propos en nous parlant de la « Lumière », comme si les deux formaient un seul et même concept.

Ce n’est pas un hasard si saint Jean est l’apôtre des gnostiques, c'est-à-dire de ceux qui cultivent la « Connaissance ». Son message s’adresse à ceux qui ont justement le « vrai désir ».

Le vrai désir n’est pas de nature religieuse mais spirituelle. La religion est extérieure ; elle se nourrit de fastes et de cérémonies, de grandes envolées lyriques. Elle s’adresse aux foules et l’on voit les chefs des religions se plaire volontiers à haranguer des foules, tels des tribuns. La spiritualité est intérieure, intime ; elle se repaît de silence et de méditation.

Les religions sont de nature philosophique ; la spiritualité est d’essence philosophale. Les premières enseignent, la seconde transcende ; les premières sont didactiques, la seconde est alchimique. (Il s’agit d’alchimie spirituelle, bien sûr).

Les religions ont besoin d’ériger de grands édifices : temple de Salomon, cathédrales, etc. La spiritualité se veut intemporelle et ne participe à la vie citoyenne que pour y apporter un souffle de fraternité. Comme si les spiritualistes animés d’un « vrai désir » étaient comme des pierres prêtes à participer à la construction d’un édifice idéal, utopique.

La foi religieuse repose sur des dogmes livrés « clefs en mains ». La foi spirituelle se fonde sur la connaissance et la réflexion. En commençant par la connaissance de soi. « Homme, connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. » L’univers, c'est-à-dire le macrocosme, l’infiniment grand ; les dieux, c'est-à-dire les principes divins, l’infiniment petit puisque ces principes sont en nous et non pas dans on ne sait quelle région imaginaire, derrière les nuages ou à l’ombre d’une quelconque galaxie.

Dans cette courte digression sur la pensée de Saint-Martin, j’ai voulu me situer dans un « projet initiatique ». Projet qui se peut définir justement par un « vrai désir » qui prend racine dans la « voie cardiaque ».

Pour accéder à cet aticle :Numéro 1 de l'année 2023 (linitiation.eu)

vendredi 31 mars 2023

De la filiation de l’Ordre Martiniste par le fils de Papus.


« J’ai déjà eu l'occasion et le plaisir de traiter de ce sujet dans l'Initiation, mais il convient
présentement d'y revenir.

L'Ordre Martiniste ?
Il est le plus ancien de tous les autres ordres actuels, il a été fondé par mon regretté père, le docteur Gérard Encausse «Papus», il y a quelques 90 ans. Contrairement à ce que d'aucuns s'imaginent, il n'y avait pas d'Ordre véritable, structuré, à l'époque de L.C. de Saint-Martin, ce dont l'historien et docteur ès lettres Robert Amadou a fait une lumineuse démonstration.
De nos jours — et je m'en réjouis car il y a plusieurs Voies pour arriver à la Voie — il existe un certain nombre d'Ordres et de Groupements nationaux plus ou moins importants, plus ou moins bien organisés et dont les membres et dirigeants qualifiés travaillent avec sincérité, avec ardeur, avec foi, à la réhabilitation de l'Homme. Tous se réclament du Martinisme. Il y a donc des Ordres nationaux tant en France qu'à l’étranger : Afrique noire, Amérique Latine, Angleterre, Belgique, Canada, Etats-Unis d'Amérique, Italie, Pays-Bas, Suisse, etc.
Dans le domaine des Ordres Martinistes nationaux contemporains comme, hélas, dans celui de la Franc-maçonnerie, certains dirigeants — dont je ne veux pas mettre la bonne foi en doute — jugent tout naturel de considérer que la filiation dont ils se réclament est la seule, vraiment valable, authentique, sérieuse. De ce fait, et sans la moindre hésitation, ils mettent en doute la régularité des autres Ordres... Grand bien leur fasse !
J'estime, en conscience, qu'un tel comportement est une erreur et que, selon le langage symbolique qui nous est cher aux uns et aux autres, il convient de savoir « laisser ses métaux à la porte du Temple ».
Retenons, voulez-vous, qu'il y a un certain nombre d'Ordres nationaux, à filiations diverses et dont les travaux ne doivent pas être automatiquement mésestimés. Il appartient aux « hommes du torrent » appelés à devenir des « hommes de désir » de faire un choix correspondant à leurs aspirations et caractéristiques personnelles.
A quoi riment, en vérité, les hostilités, les agressions plus ou moins déguisées, les mises à l'index, les jugements plus ou moins fraternels auxquels il arrive à certains de se complaire ? D'ailleurs tout cela ne durera pas...
Autre remarque : certains dirigeants Martinistes qui par ailleurs, sont de dévoués membres de la Franc-maçonnerie, prétendent que « le martinisme est un groupement para-maçonnique»!
En ce qui concerne l'Ordre vénérable dont j'ai l'honneur d'être le Président actuel, c'est une erreur, une grave erreur.
Les Membres de notre Chambre de Direction m'ont donc prié de rétablir la vérité à ce sujet également. Je précise donc à nouveau que l'Ordre Martiniste et la Franc-maçonnerie ont un caractère bien particulier et qu'il importe de ne les point confondre. Le Martinisme n’est pas supérieur à la Franc-maçonnerie et vice-versa. Les longueurs d'ondes sont absolument différentes et il n'est point indispensable d'être Franc-maçon pour être agréé au sein du Martinisme et réciproquement, bien sûr. Nous nous devons, les uns et les autres, de respecter d'une manière absolue la liberté de conscience d'autrui.
Cette nécessaire mise au point étant faite, je souhaite à tous ceux qui travaillent vraiment à la réintégration de l'Homme par dévouement, par Amour du prochain et par idéalisme et non dans l'espoir d'obtenir des grades (cordonite = inflammation du Moi) et des pouvoirs (!) une complète et bienfaisante réussite.»
Docteur Philippe Encausse, discours du 20 octobre 1978.
Souverain Grand Maître de l’Ordre Martiniste (1960 - 1971 et 1974 - 1979)