Lyon, le 12/18 août 1821.
J'ai reçu le 8 courant, mon très cher ami et bien-aimé Frère, votre chère lettre du 4, qui répond à la mienne des 5-15 juillet dernier ; j'ai été surpris de la recevoir le 5, jour de la date, car je ne croyais pas Altorff si près de Strasbourg, Je partage bien les nouvelles peines que vous éprouvez pour l'arrangement de vos affaires de famille et les embarras dont vous êtes menacé pour les terminer, par l'avidité d'un avocat qui devient un dangereux conseil. Il est dur quand on a fait les sacrifices que l'amour de la paix nous demandait de se voir arrêter par de nouveaux obstacles imprévus ; c'est ici qu'il faut vous armer de courage, user de toute votre prudence pour lutter efficacement contre les ruses de l'Ennemi du genre humain qui vous suscite de nouvelles persécutions, lorsque vous avez si à coeur de vous rendre tranquille et indépendant ; vos devoirs envers votre famille sont de vrais devoirs d'état, et il faut les remplir.