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*** ci-dessous "Livres-mystiques".: un hommage à Roland Soyer décédé le 01 Juin 2011

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mardi 25 septembre 2007

Lyon le 23 septembre 2007 - Le pélican visite le triangle : J.-B. Willermoz, M° Philippe et Jean Chapas
















Pour agrandir l' image cliquer dessus.


------------Les tombes, saviez-vous qu'elles se trouvent à l'intérieur d'allées tracées sous la forme d'une roue à 8 rayons ? ( merci à Xavier Cuvelier Roy pour cette information.
Tu as raison, je ne vois pas un rapport immédiat avec la Tradition occidentale (sauf peut-être la roue à 8 rayons des Templiers de Royston, mais cela semble être une exception).
Par contre, en Asie, oui, avec la roue de l'existence karmique, celle des huit chakras, mais cela m'étonnerait fort qu'il y ait une relation quelconque avec le cimetière de Loyasse !-------------------


Le cimetière de Loyasse...La mort lui va si bien

Bien planqué sur le plateau de Fourvière, le cimetière de Loyasse fait partie des lieux insolites de Lyon avec ses tombeaux délirants et sa galerie de célébrités. Allons faire une petite visite du plus ancien cimetière lyonnais, ce Père Lachaise local que les vieux Lyonnais adorent mais que les plus jeunes ignorent.
Passée la lourde porte métallique à deux battants du cimetière de Loyasse, une tombe attire le regard du visiteur, sur la droite. Celle du maire Edouard Herriot. A l'image des réalisations de l'homme, la stèle est massive, carrée, imposante, un côté "stalinien" comme le souligne mon guide Jean- Luc Chavent. Un aspect moderne qui contraste avec les vieilles pierres tombales, érigées depuis la création du cimetière en 1811. La dernière demeure d'Edouard Herriot résume à elle seule l'esprit du plus vieux cimetière de Lyon. Les sépultures de Loyasse sont à l'image de ceux qui y reposent, et inutile d'y chercher une quelconque harmonie post-mortem.

Le charme de Loyasse est là, dans la diversité délirante de ses caveaux. Pyramide de 10 mètres de haut, bunker à colonnes grecques, tombes fermées par de grosses barrières métalliques, obélisques, murs de fond résumant la vie du défunt...les tombeaux les plus remarquables de Lyon se cachent à Loyasse. Dans cette forêt de croix, les symboles les plus divers se côtoient et font de Loyasse un endroit unique. Les caveaux s'ornent de chouettes, de couronnes, de sablier ou de flambeaux renversés. Sans oublier les larves, ces têtes d'hommes au visage agressif incrustées aux quatre coins des caveaux, censées éloigner les mauvais esprits. Une symbolique qui rappelle qu'au XIXe siècle, on craint la mort plus que tout. Et c'est pour cette raison qu'un cimetière comme Loyasse a vu le jour au début du siècle dernier. A cette époque, les morts font peur. Les riverains se plaignent des odeurs putrides qui émanent des cimetières, alors implantés autour des églises. En 1807, le conseil municipal décide de créer trois cimetières hors de la ville : à Loyasse, à la Guillotière et à la Croix-Rousse. Sur le plateau de Fourvière, anciennement plateau des quatre vents, Loyasse est bien planqué, à l'abri des vents chauds.

Le cimetière des riches
Sur ce qui est toujours l'endroit le plus froid de Lyon, les bourgeois ont établi leur dernière demeure. Alors que le cimetière de la Guillotière accueillait les pauvres qui crevaient dans les hospices, Loyasse s'est entiché de la réputation de cimetière de riches. Marchands, docteurs, aristos, peintres et architectes ont rivalisé tout au long du XIXe siècle pour se faire ériger les tombeaux les plus gros. Il était alors de bon ton d'étaler sa fortune jusque sur sa tombe, dans tous les styles possibles.
Ainsi la chapelle de la famille Roux, marchands lyonnais, avec quelque 5 mètres de large ou encore l'impressionnante pyramide du philanthrope Jean-Pierre Plénet érigée en 1864. Avec ses dix mètres de haut, surplombés par une statue de pleureuse de deux mètres, elle est aujourd'hui encore le monument le plus élevé de Loyasse. Et dans ce cimetière, les bourgeois restent entre eux. Ainsi, les ecclésiastiques reposent ensemble, anonymement, à l'est du cimetière, dans ce qu'il est coutume d'appeler le "Carré Caille".

L'office du tourisme, qui fait visiter Loyasse une fois par mois ne manquera pas de vous faire découvrir les grands noms du "Père Lachaise" lyonnais. Les peintres, les architectes, les hommes publics et autres familles qui ont laissé une trace dans la ville ou donné le nom à une rue. Les artistes ont leur quartier, près du centre de ce cimetière aux formes radio-concentriques. Les Berjon, Laforest ou Fayolle se côtoient sur quelques mètres, à deux pas de la stèle de Seigne-Martin dont le buste a été dérobé au mois de juin. Des tombeaux décorés par les soins d'autres Lyonnais célèbres comme les sculpteurs Prost et Chenavard. Cimetière des éléphants, Loyasse abrite quelques maires de Lyon.

L'anticlérical Antoine Gailleton, à qui l'on doit l'achat de la fontaine Bartholdi, repose sous une massive stèle décorée par Tony Garnier. Rien à voir avec celle de Rambaud (maire de 1818 à 1826), abimée par les ans et laissée à l'abandon en face de celle de Charles Béraudier, récemment fleurie.

Dans cet univers fait de diversité, les chrétiens côtoient les francs-maçons. Jean-Baptiste Willermoz, Grand prieur des Gaules et père de la pensée maçonnique à Lyon, repose à Loyasse. Sans oublier la tombe la plus visitée à Loyasse. Des disciples viennent du monde entier fleurir le tombeau du mage Philippe, célèbre guérisseur, qui exerça sa médecine jusqu'à la cour du Tsar de Russie d'où il fut chassé par Raspoutine. Grands noms de l'histoire lyonnaise, monuments funéraires délirants et variés, Loyasse vaut vraiment le coup d'oeil, le temps d'une promenade au calme où le grondement de la ville en contrebas se fait à peine entendre.

L'inattendu au détour d'une tombe
Loyasse regorge aussi d'endroits insolites. Jean-Luc Chavent propose une visite quelque peu décalée de Loyasse et se fait un plaisir de montrer les recoins qui le font marrer. "Voici le tombeau de la famille Labit (prononcez Labite)" dit-il derrière sa moustache broussailleuse, en montrant une stèle ornée d'hommes nus. La tombe avec un christ à deux têtes fait partie de ses préférées. Ne manquez pas la sépulture de Vélocio, l'inventeur de la roue libre, et sa plaque commémorative : "A leur maître vénéré, les cyclotouristes stéphanois". Ni celle des "33 jouteurs", qui avaient fait le serment de ne jamais se séparer et qui reposent ensemble sous une croix ornée de rames, de lances et d'une tête de mort. Et s'il est un buste qui ne laisse personne indifférent, c'est celui de Lya Aulagnon, décédée en 1919, à 33 ans. Son sourire magnifique rend la pierre presque vivante.
Presqu'une fausse note dans ce cimetière difficile à entretenir : les pierres se fendent, la végétation reprend ses droits, les ferrures se rouillent. Des tombes de caractère, souvent anciennes, sont laissées à l'abandon faute de moyens. Le cimetière de Loyasse n'est en effet toujours pas classé parmi les Monuments historiques. Dans l'enclos dit "La lunette", interdit au public, des pierres tombales attendent des jours meilleurs. On y trouve, par exemple, le chemin de croix du Jardin du Rosaire, déboulonné des pentes de Fourvière.

Cimetière de riches au XIXe siècle, Loyasse s'est démocratisé. Aujourd'hui, tout le monde peut s'y faire inhumer. Il reste encore beaucoup d'espace libre sur les 12 hectares de Loyasse, qui compte un espace réservé en cas de guerre ou d'épidémie. Loyasse y a perdu un peu de son cachet d'antan. A la structure originale composée de cercles concentriques dessinée par l'architecte Gay en 1807, on préfère aujourd'hui les alignements rectilignes.

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