« La Franc-Maçonnerie traditionnelle, à condition qu'elle demeure fidèle à sa vocation, possède les clés opératives de la transformation de l'être, et la connaissance de ce qui est nécessaire à l'âme de désir, pour lui permettre d'entrer en contact avec les domaines de son ressourcement et de sa vie surnaturelle. »
dimanche 28 avril 2019
Conférence publique de Jean-Marc Vivenza (Nancy, le 6 avril 2019)
« La Franc-Maçonnerie traditionnelle, à condition qu'elle demeure fidèle à sa vocation, possède les clés opératives de la transformation de l'être, et la connaissance de ce qui est nécessaire à l'âme de désir, pour lui permettre d'entrer en contact avec les domaines de son ressourcement et de sa vie surnaturelle. »
vendredi 26 avril 2019
mercredi 24 avril 2019
Usages Mago-Théurgiques des Psaumes
Selon la Kabbale Judaïque et Chrétienne
Sefer Shimoush Théhilim — ספר שמוש תהלים
&
le Livre d’Or
Jennifer Marty & Fred MacParthy
Sefer Shimoush Théhilim — ספר שמוש תהלים
&
le Livre d’Or
Jennifer Marty & Fred MacParthy
Dans
ce livre vous découvrirez pour la toute première fois deux traités
incontournables de Magie Juive et Chrétienne sur l’Usage Opératif des
150 Psaumes de David.
Le premier, intitulé le “Sefer Shimoush Théhilim” date du Xème siècle. C’est un des piliers de la “Kabbalalah Maâssith ou Kabbale Pratique”. Il a circulé secrètement jusqu’à nos jours du Moyen-Orient jusqu’en Europe au sein des Cénacles de Kabbalistes Juifs. Sa particularité relève de l’association de Formules Magiques Puissantes et de Noms Divins associés aux Psaumes, ainsi que de pratiques mêlant l’utilisation d’huiles, d’encens et de plantes à des fins de protection, de guérison, et de réussite dans tous les domaines.
Le second, très peu connu, est intitulé “Le Livre d’Or”. Il est tiré d’un grimoire manuscrit du XVIIIe siècle, nommé “Les Vraies Clavicules du Roi Salomon par Armadel”. Il enseigne les secrets de l’Usage Magique des Psaumes selon la Kabbale Chrétienne. Il contient des Oraisons et des Caractères Magiques associés à chaque Psaume.
Nous avons également ajouté à cette nouvelle édition, les caractères provenant d’un manuscrit Français, nommé Codex 1668, datant du XIXe siècle et traitant du même sujet mais apportant plus de Caractères Magiques et de noms d'Intelligences associées aux Psaumes.
Cette Magie Ancienne rapide et efficace, est également nommée “Magie ou Théurgie Immédiate”. Elle a traversé les époques afin de répondre aux attentes des Mages des temps modernes !
Le premier, intitulé le “Sefer Shimoush Théhilim” date du Xème siècle. C’est un des piliers de la “Kabbalalah Maâssith ou Kabbale Pratique”. Il a circulé secrètement jusqu’à nos jours du Moyen-Orient jusqu’en Europe au sein des Cénacles de Kabbalistes Juifs. Sa particularité relève de l’association de Formules Magiques Puissantes et de Noms Divins associés aux Psaumes, ainsi que de pratiques mêlant l’utilisation d’huiles, d’encens et de plantes à des fins de protection, de guérison, et de réussite dans tous les domaines.
Le second, très peu connu, est intitulé “Le Livre d’Or”. Il est tiré d’un grimoire manuscrit du XVIIIe siècle, nommé “Les Vraies Clavicules du Roi Salomon par Armadel”. Il enseigne les secrets de l’Usage Magique des Psaumes selon la Kabbale Chrétienne. Il contient des Oraisons et des Caractères Magiques associés à chaque Psaume.
Nous avons également ajouté à cette nouvelle édition, les caractères provenant d’un manuscrit Français, nommé Codex 1668, datant du XIXe siècle et traitant du même sujet mais apportant plus de Caractères Magiques et de noms d'Intelligences associées aux Psaumes.
Cette Magie Ancienne rapide et efficace, est également nommée “Magie ou Théurgie Immédiate”. Elle a traversé les époques afin de répondre aux attentes des Mages des temps modernes !
Table des Matières :
- Introduction au Livre des Psaumes.
- Introduction au Sefer Shimush Tehilim.
- Introduction au Livre d'Or.
- Sefer Shimoush Théhilim.
- Index du Sefer Shimoush Théhilim.
- Livre d'Or et le Codex 1668.
- Index du Livre d'Or.
- Table des Matières.
Trois rééditions dans la Collections Golden Dawn :
“Les Enseignements Secrets de la Golden Dawn, ou les 36 Flying Rolls”
“Les Rituels Magiques des 4 Éléments et d’Esprit”
“La Doctrine Cosmique de Dion Fortune”.
lundi 22 avril 2019
dimanche 21 avril 2019
La Naissance de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte
La Naissance de
l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte
(Esquisse
Historique)
Par
le Révérend Keith DEAR - LL.B.
Le Symbolisme, No 1 / 335,
septembre – octobre 1957, pp.
3-34.
Dédié au
Grand Prieuré des Gaules
______
RIT TEMPLIER
______
Le
Système ou « Ordre des
Bienfaisants
Chevaliers Maçons de la Cité Sainte », connu ensuite sous la
forme plus
brève de « Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte », fut
fondé à
Lyon en 1778.
Il se donnait pour une Réforme des
trois Provinces françaises de l’Ordre maçonnique allemand de
la Stricte
Observance, mais il était en réalité, par tous ses buts et
tendances, un nouvel
organisme, avec un nouveau code de lois, de nouveaux rituels
et des degrés
complémentaires. Il n’avait qu’un seul auteur, Jean-Baptiste
Willermoz ;
mais l’inspiration de Willermoz avait sa source dans
l’enseignement reçu
quelque dix ans auparavant de Martinez de Pasqually dans
« l’Ordre des
Chevaliers Maçons Élus Coens de l’Univers », fondé par ce
dernier.
Il sera instructif d’étudier de plus
près les causes qui provoquèrent la convocation du fameux
Convent des Gaules et
de voir ce qui s’y passa. Mais, dans ce bref compte rendu,
nous ne nous
occuperons pas d’une société apparentée, l’Ordre de la Stricte
Observance, et
nous n’essaierons pas de suivre les retours de la fortune des
Chevaliers
Bienfaisants eux-mêmes jusqu’aux temps présents, bien qu’il
existe encore des
associations qui en représentent l’activité à différents
degrés (ou le besoin
qu’ils voulaient satisfaire), en Suisse, en France, en
Angleterre et aux
Etats-Unis. Je m’en tiendrai presque entièrement au Convent
des Gaules et aux
évènements qui l’ont amené, bien que le résumé très bref de la
doctrine de
Pasqually donné ci-dessous pourra aider à la compréhension des
buts visés par
Willermoz.
Martinez de Pasqually – dont le nom
a été épelé de plus d’une douzaine de façons différentes par
divers auteurs (1),
dont la nationalité est encore sujette à controverse, et dont
on n’a pu établir
de manière définitive la date et le lieu de naissance (2)
– se fit
connaître pour la première fois lorsqu’il institua plusieurs
organismes
quasi-maçonniques à Bordeaux, Toulouse et ailleurs, très
probablement en 1754
et certainement pas plus tard qu’en 1760 (3).
N’ayant pas réussi à
obtenir une reconnaissance satisfaisante de la part de la
Grande Loge des
Francs-Maçons réguliers, il créa un nouveau rite de son propre
crû sous le
titre imposant de «Franc-Maçonnerie des Chevaliers Maçons Élus
Coens de
l’Univers» et institua un «Tribunal Souverain » à Paris en
Mars 1767 (4).
Notre connaissance de la doctrine de
Pasqually a été recueillie des rites qu’il a institués, des
lettres (en
particulier celles adressées à Willermoz) d’instructions
détaillées aidant à
suivre certaines pratiques théurgiques, et de son ouvrage en
manuscrit :
«Traité de la Réintégration des Êtres dans leurs premières
propriétés, vertus
et puissances spirituelles et divines » (5). Ce
dernier ouvrage
est volumineux, et il traite d’un choix étendu de sujets, mais
sous une forme
très désordonnée et mal présentée. Les disciples de Pasqually
vivaient à une
époque qui a vu naître des efforts portant vers un nombre de
directions
différentes en vue d’en savoir encore plus au sujet de la vie
au-delà du
tombeau ; il était tout naturel, en conséquence, que leur
intérêt se
concentre principalement sur la partie de la doctrine qui
traitait du sujet du
Salut personnel.
Après avoir fait allusion à la
doctrine de la chute, tout d’abord des anges, puis de l’homme,
Pasqually
enseignait que tout le genre humain, après le meurtre d’Abel,
descend de Caïn
et de Seth respectivement. Il a représenté les descendants de
Caïn comme étant
déjà condamnés à souffrir un châtiment éternel à la fin de
leur vie ici-bas,
tandis que devant les enfants de Seth s’étendait la
possibilité d’être
réintégrés dans les propriétés, vertus et puissance,
spirituelles et divines,
qui appartenaient au genre humain avant la chute (6).
De découvrir
s’il figurait au nombre des descendants de Seth devint alors
l’espérance et le
but de chacun des Coens les plus ardents.
Comment y parvenir ? En suivant
dans le plus grand secret, et d’habitude à l’un des équinoxes,
un rituel
compliqué qui variait selon la personne et consistait en
exorcismes,
propitiations, encensements et évocations théurgiques (7).
Si
l’opérateur avait du succès, il était récompensé par une «
Passe », le
terme employé par Pasqually pour désigner un phénomène
éphémère, tel qu’une
sensation ressemblant à la chair de poule, des sons
indistincts, des éclairs de
lumière ou des formes de feu furtives (8). Il
n’est pas suffisamment
établi que des apparitions véritables se soient produites
comme le prétendent
certains (9).
Avoir fait l’expérience d’une «
Passe » à la suite de ses propres efforts équivalait à une
garantie de salut (10).
Cela voulait dire que l’individu avait l’assurance de la
régénération,
c’est-à-dire de l’admission au royaume des cieux après sa
mort, en attendant
d’être complètement réintégré dans le caractère et la capacité
spirituelle
originels qui était l’apanage du premier homme avant la chute.
La
« Passe » indiquait aussi la formation d’un lien avec un Ange
bénéfique ; car on considérait que les descendants de Seth ne
pouvaient
même pas accomplir leur réintégration dans le divin par leurs
propres moyens
mais que l’aide des anges était nécessaire dans tous les cas (10
A).
Retournons maintenant à notre sujet
principal. À vrai dire, l’introduction de la Stricte
Observance allemande
en France eut lieu en 1772, lorsque
le baron de Weiler, agissant en qualité de Vicaire Général du
baron de Hund,
Grand Maître de la VIIe Province, consacra dans les
formes à
Strasbourg un Chapitre en novembre de cette année. Mais au
point de vue des
développements subséquents, un évènement plus important fut la
consécration
qu’il opéra à Lyon d’un autre Chapitre en juillet 1774,
lorsque fut constituée
la IIe Province dite d’Auvergne. L’établissement de
cette Province
d’Auvergne fut dû uniquement à l’initiative et à la
persévérance de Willermoz.
Les raisons qui le firent agir
furent essentiellement au nombre de deux. Tout d’abord ce fut
la recherche
insatiable de vérités et de connaissances secrètes. Il
écrivait au prince
Charles de Hesse : « Dès
mon
entrée dans l’Ordre (maçonnique) je fus persuadé que la
Maçonnerie voilait des
vérités rares et importantes ; cette opinion devint ma
boussole »
(11). En second lieu ce fut l’espérance, l’ambition
de devenir le
moteur secret d’un Système maçonnique nouveau et dominant, qui
se répandrait
dans la France entière (12).
Mais Willermoz ne
fut pas long à découvrir que cette Stricte
Observance si vantée ne savait rien qui valût la peine d’être
enseigné
secrètement. Il avait beaucoup attendu de Weiler, mais il
était « tombé de
son haut en reconnaissant sa profonde ignorance sur les choses
essentielles
(c’est-à-dire : spirituelles) et son peu de disposition à les
acquérir » (13). Et après une période
d’enthousiasme et
d’efforts tendus, Willermoz avait été obligé de reconnaître
que le Système de
la Stricte Observance n’avait pas pris en France comme il s’y
était attendu.
Plusieurs raisons pouvaient
expliquer cet échec. Tout d’abord, bien qu’il existât dans le
pays maints
mystiques et aspirants occultistes, la grande majorité des
Maçons de France
n’avait pas les vues spiritualistes et humanitaires de
Willermoz. Il était un
de ces Frères, relativement peu nombreux, qui avaient une
conception idéalisée
de la Maçonnerie et qui prenaient sérieusement à cœur la
morale humanitaire
enseignée dans les Loges ; il avait acquis la conviction que
la Maçonnerie
recélait en quelque endroit le dépôt sacré d’une vérité
divine, capable
d’exercer un attrait sur tous les hommes dignes d’y être
initiés et dont la
connaissance devait contribuer au bonheur de l’humanité (14).
En second lieu, le Maçon français n’était
pas, en moyenne, disposé à dépendre d’un Ordre qui avait
officiellement à sa
tête des chefs étrangers, et il n’était pas du tout sûr que
son gouvernement
pût aussi l’admettre. En outre, l’ancien Ordre du Temple ayant
un interdit en
France, on ne savait pas quelle attitude ce même gouvernement
prendrait à
l’égard de ceux qui prétendaient être les successeurs de
l’Ordre primitif.
Enfin, Willermoz avait rencontré la
plus vive opposition de la part de la Grande Loge Provinciale
de Lyon (15).
Il n’avait pas seulement agi derrière son dos en ne
l’informant pas entièrement
de ses négociations avec Weiler, mais il avait encore
embauché, peut-être par
une nécessité inéluctable, quelques-uns des membres les plus
riches et les plus
influents de ses Loges sujettes. Le traité passé en 1776 (16)
entre
les Directoires Écossais et le Grand Orient avait fait pousser
à la Grande Loge
Provinciale des cris d’indignation plus ou moins
retentissants, mais ils
n’avaient diminué en rien le ressentiment de ses membres.
À coté de ces causes défavorables,
le fait que la stricte discipline établie par Weiler dans le
gouvernement de
l’Ordre ne convenait pas aux habitudes et au tempérament
français, et qu’elle
ne correspondait pas à celle en usage parmi les membres de la
Stricte
Observance allemande, était de beaucoup moins d’importance,
quoique ce fût
néanmoins un facteur dont il faut tenir compte (17).
Le Chapitre de
Lyon reconnaît qu’il était nécessaire de réformer le code des
règlements
généraux des Provinces, des instructions particulières des
officiers, le
rituel, l’investiture et les cérémonies. En un mot, il faut «
purger les uns et les autres des
additions arbitraires, qui
y ont été faites par les défunts frères de Weiler et de Hund,
ainsi que des
cérémonies et règles trop monacales pour pouvoir convenir dans
un Ordre tel que
le nôtre dans un siècle tel que celui où nous vivons » (18).
Il n’est pas douteux que Willermoz
éprouva une profonde désillusion et ne fut pas peu découragé
par ce que nous
venons de dire. On peut imaginer qu’il se trouva en présence
du dilemme :
ou bien renoncer et reconnaître qu’il avait fait une erreur en
adhérant à la
Stricte Observance, ou bien persévérer et aviser au moyen de
se tirer le mieux
possible d’une mauvaise affaire (19). Probablement
son orgueil se
révolta à l’idée d’adopter le premier parti ; en tout cas il
finit par
« rêver de rêveries et à avoir des visions ».
L’enseignement reçu de Pasqually
était devenu effectivement une partie de sa vie. Bien que
Pasqually eût, de son
vivant, rejeté ses suggestions au sujet d’une réforme du Rite
Coen (20),
qui pouvait maintenant
empêcher Willermoz de modifier la section française de la
Stricte Observance en
y incorporant une certaine quantité des enseignements de
Pasqually et « de
refaire une petite esquisse des choses qui étaient plus
conformes aux désirs de
son cœur » ? Citons encore quelques passages de la lettre de
Willermoz au prince Charles : « Je voyais une société immense,
répandue partout… réunissant ses forces et ses moyens pour le
secours de
l’Humanité souffrante et néanmoins inutile à elle-même…
j’osais former le
projet d’être pour elle, du moins dans ma patrie, l’un de ses
guides et de
faire usage pour cela des lumières que j’avais reçues
d’ailleurs ; mais
sans me faire connaître pour en être le dispensateur
immédiat » (21).
Il est clair que Willermoz se
considérait comme chargé de cette mission par la Divinité, car
un peu plus tard
il disait : « Envisageant les différentes circonstances de ma
vie
depuis ma jeunesse relativement à la Maçonnerie, je n’ai pu
méconnaître que
j’avais été dirigé dans toutes par une providence particulière
qui m’a conduit
par des voyes singulières aux connaissances que j’ai
acquises ; cette
considération m’a déterminé à l’entreprise que je viens de
détailler » (22).
Les chefs de la Province voisine,
dite de Bourgogne, n’avaient pas les visées mystiques de
Willermoz ; ils
ne s’intéressaient pas non plus au projet de répandre en
France l’Ordre de la
Stricte Observance ; ils s’étaient affiliés à cette ordre
plutôt pour se
rendre indépendants de la Grande Loge parisienne de France
(devenue peu de
temps après le Grand Orient) que pour tout autre raison.
Pourtant ils sentaient
aussi le besoin d’une réforme dans les rituels et
l’administration. En mars 1777
le Chapitre de Lyon avait approuvé leur proposition de retirer
de l’Ordre le
grade de Maître Écossais, pour en faire le plus élevé des
grades
symboliques ; ses Supérieurs devaient avoir la surveillance
des trois
grades inférieurs et choisir les candidats à ces trois grades.
Les deux
Chapitres étaient aussi d’accord pour juger désirable la
suppression des grades
cléricaux et de l’inamovibilité des charges (23).
Aussi lorsque Jean de Turkheim,
Chancelier de la Province de Bourgogne, envoya Rodolphe
Salzmann, Maître des
Novices à Strasbourg, en décembre 1777 à Lyon pour y
poursuivre les
négociations sur la question des réformes, Willermoz saisit
l’occasion de faire
connaître au Frère alsacien, après l’avoir préalablement
initié aux grades
inférieurs de l’Ordre Coen, le plan qu’il caressait. Salzmann
lui prêta une
oreille favorable et lui conseilla de mettre dans la
confidence Turkheim, alors
Visiteur-Général de la Ve Province (24).
En
conséquence Willermoz écrivit à Turkheim, sous le sceau
du secret, qu’il
était prêt à appuyer de tout son pouvoir le plan de celui-ci
pour la réforme
administrative, s’il voulait, en retour, appuyer celui de
Willermoz en ce qui
concernait la partie « scientifique », c’est-à-dire ce qui
donnait aux
doctrines enseignées un caractère mystique et devait servir
d’introduction aux
enseignements plus secret des Coens. Willermoz informait
Turkheim « qu’il était
dépositaire de quelques connaissances qui pouvaient s’adapter
à la Maçonnerie
au cas qu’elles ne lui eussent appartenu primitivement », mais
il
demandait instamment que Turkheim s’engageât
« à m’assurer de sa discrétion pour toujours sur ce
point et
soutenir le voile qui cacherait l’auteur de ces instructions »
(25).
Turkheim consentit à tout, influencé certainement par ce que
lui avait rapporté
Salzmann en revenant à Strasbourg.
Les alliés – on est plutôt tenté de
dire les conspirateurs – se mirent alors à l’œuvre de la façon
suivante ; Willermoz,
Jean-Paul Braun, Jean Paganucci, Jean-André Périsse du Luc et
Salzmann remanièrent
les trois grades symboliques et celui de Maître cossais ; Jean
de Turkheim
s’occupa des grades de l’Ordre Intérieur ; tandis que
Willermoz, sans
aucune aide, rédigeait ceux d’une classe supérieure et encore
plus secrète,
appelée « La Profession » et composée de deux grades ; Profès
et
Grand Profès (26).
Il fut
aussi décidé que, lorsque l’ouvrage serait au point, le
Directoire d’Auvergne
convoquerait une assemblée de députés des trois Provinces
françaises pour
approuver la nouvelle organisation, sous prétexte d’obéir à
une suggestion du
Grand Maître, le duc Ferdinand de Brunswick, qui avait, dans
une lettre
adressée le 1er mars 1777 au baron de Durkheim,
Grand Maître
Provincial de Bourgogne, émis l’avis que les Templiers
français devraient tenir
un convent afin de se rendre capables de prendre plus
utilement part au futur
convent générale de l’Ordre entier (27).
Les collaborateurs de Willermoz
montrèrent autant de
sagesse pratique
que de zèle mystique. Ils l’amenèrent notamment à abandonner
l’intention qu’il
avait eue d’abord de « supprimer desdits grades tout ce qui se
rapportait
essentiellement aux évènements particuliers de l’Ordre des
Templiers ».
Ils lui objectèrent « que par cette suppression, on rompait
toute liaison
de la symbolique avec l’Ordre Intérieur et tous les rapports
entre les Loges
françaises et le Loges allemandes. On jugea ainsi qu’il
conviendrait de
conserver dans le 4e grade les principaux traits
caractéristiques
des divers écossismes de la Maçonnerie française pour servir
un jour de point
de rapprochement avec elle » (28).
Willermoz reconnaissait bien que ces
« arrangements » étaient nécessaires pour frayer la route qui
devait
conduire à l’introduction du nouveau Système dans les Loges
françaises et
allemandes, mais il y consentit à contre-cœur parce que « ces
différentes
combinaisons, reconnues nécessaires alors, gênèrent
excessivement les vues que
je me proposais, qui se rapportaient toutes à un seul objet »,
c’est-à-dire une propagande discrète, mais exclusive, en
faveur des doctrines
de l’Ordre Coen.
Il s’était en fait imposé une tâche
extrêmement difficile. Qui d’entre nous trouverait aisé
d’exprimer, sous une
forme concise et intelligible, l’essence de notre foi en Dieu,
nos idées sur
l’univers, sur l’évolution et la régénération de l’humanité ?
Non
seulement c’était là ce qu’il voulait faire, mais il était
nécessaire, pour y
parvenir, de grouper autour de lui une nouvelle bande de
disciples aux membres
de laquelle il pourrait divulguer peu à peu les connaissances
des Coens (29).
Nous devons aussi lui rendre justice et supposer que, bien que
Pasqually fût
mort depuis plusieurs années, il désirait pourtant faire
honneur au moins à la
lettre des obligations qu’il avait contractées envers les
secrets auxquels il
avait été autrefois initié, tout en perpétuant et propageant
le plus possible
ce que lui avait enseigné son maître.
Bref, on peut dire qu’il fit un
compromis avec lui-même. Il décida de laisser de côté, dans ce
qui lui venait
de l’ordre des Élus Coens, toute la partie de l’enseignement
de Pasqually
concernant les expériences de théurgie pratique, ce qu’on
pourrait appeler la
partie magique, et d’incorporer dans un grade nouveau et
suprême la partie
dogmatique de cet enseignement, ce qu’il appelait « la partie
scientifique
relative à la Maçonnerie primitive ». Ce grade suprême, la
Profession,
devait être rangé au-dessus et en dehors des grades
constituant déjà la Stricte
Observance. Les Frères n’y étaient admis que sur l’invitation
des Supérieurs et
non seulement ses enseignements et ses rituels, mais aussi son
existence même
devaient rester rigoureusement secrets (30).
Sur ces entrefaits, les difficultés
que présentait déjà le remaniement d’une organisation
défectueuse aux yeux des
Français furent aggravées par des querelles personnelles, tout
à fait
contraires aux principes maçonniques, qui divisèrent le
Chapitre de Strasbourg
en deux factions violemment opposées. Les hostilités en
vinrent au oint que le
chef d’un des partis (ce n’était rien de moins que le Vicaire
Général, le baron
de Landsperg) fit un coup d’État en forçant à sept heures du
matin les portes
du local du Chapitre et en emportant chez lui les archives,
les insignes, les
meubles, etc. (31). Le résultat fut que l’autre
parti forma de son
autorité privée un nouveau Chapitre et que Turkheim, qui en
était membre, fut
plus désireux que jamais d’obtenir la réunion d’un Convent
National pour
remettre un peu d’ordre dans la Ve Province.
En conséquence il acheva en toute
hâte sa part de rédaction dans la réforme, ou du moins ce qui
concernait
l’organisation et les règlements, et il insista pour la
convocation la plus
rapide possible du Convent National qui en prendrait
connaissance. Willermoz
aurait naturellement préféré attendre le moment où son
propre travail aurait été plus
avancé; mais il jugea politique d’acquiescer au désir de
Turkheim, en présence
des difficultés contre lesquelles le chancelier son collègue
avait à lutter.
C’est
ainsi que le Chapitre de la Province d’Auvergne, dans une
séance tenue à Lyon
le 28 août 1778, prit un arrêté constatant qu’il était devenu
nécessaire de
réviser les règlements généraux établis pour les Provinces
françaises, y
compris les instructions détaillés données aux différents
dignitaires,
l’histoire de l’Ordre, les rituels et les cérémonies, en un
mot, tout ce
qui devait être purgé
des additions
arbitraires faites depuis la mort de Hund et de Weiler, sans
oublier les
règlements de caractère monacal, que les Frères déclaraient ne
plus convenir à
leur Ordre à l’époque où ils
vivaient
(32).
Le
28 octobre fut d’abord proposé comme date d’ouverture du
Convent National, mais
les deux autres Provinces, consultées, trouvèrent cette date
trop rapprochée et
on ne jugea pas possible de réunir les députés avant la
seconde quinzaine de
novembre. Finalement la séance d’ouverture du Convent National
des Provinces
françaises, connu par la suite sous le nom de Convent des
Gaules, eut lieu le
25 novembre 1778, Prost de Royer, Administrateur de la
Province d’Auvergne
présidait, assisté des Chanceliers d’Auvergne et de Bourgogne
(33). Boyer de
Rouquet fut Maître de Cérémonies (Magister
Ritualium Conventûs) (34).
Une commission, nommée le 12 août par la
Loge lyonnaise la
Bienfaisance, avait arrêté les règlements et le programme des
séances. Chaque Préfecture
avait le droit d’envoyer un député et chaque Province pouvait
en avoir deux.
Seuls ces députés avaient droit de vote ; tous les autres
Frères présents
n’avaient que voix consultative. Les Prieurés de Lombardie et
de Montpellier
avaient été aussi invités (35).
Sur la liste qui servit au Maître
des Cérémonies pour faire l’appel des députés au Convent
figuraient, comme
délégués de la plus ancienne Province, la Bourgogne, son
Chancelier, Jean de
Turkheim ; Joseph Wattier de Zéville, représentant le Visiteur
Général de
la Province, comte de Lutzelbourg ; Henri de Cordon,
représentant le
Prieur Clérical, abbé de Klingling ; Rodolphe Salzmann, député
par la
Préfecture de Strasbourg ; Lambert de Lissieux, Préfet
d’Argentière ;
Louis de Beyerlé, Préfet de Nancy. Cette députation avait son
propre
secrétaire, le Frère Gaybler (36).
La IIe Province,
Auvergne, était représentée par son Chancelier, Jean-Baptiste
Willermoz ;
Gaspard de Savaron, Visiteur Général de la Province ; Barbier
de Lescoet,
Prieur Clérical ; Jean Paganucci, député de la Préfecture de
Lyon ;
Antoine Willermoz, député de la Préfecture de Chambéry. Il y
avait aussi
quelques visiteurs de distinction : le comte de Castellas,
Bruyset,
Périsse du Luc, Duperet, Martin, Ponchon, le Dr Willermoz et
Revoire. Ils
avaient été invités à prendre part aux travaux du Convent,
parce que celui-ci
pourrait tirer profit de leurs connaissances et de leur avis (37).
Les quatre députés désignés par la
IIIe Province n »n’étaient pas présents. Par la
suite le Prieuré
de Montpellier envoya à Boyer de Rouquet une procuration pour
le représenter
et, à ce titre, il vota au Convent comme représentant du
Prieuré de Septimanie,
Rodolphe Salzmann, second député de la Préfecture de
Strasbourg, reçut ensuite
l’autorisation de voter pour le Dr Diethelm Lavater, Préfet
d’Helvétie. Le Dr
Giraud, Chancelier du Grand Baillage de Lombardie, eut droit
de prendre part
aux délibérations du Convent (38).
Tout ce qui fut tenté pour obtenir
la participation de Savalette de Lange, Vénérable de la Loge
parisienne des
Amis Réunis et l’un des chefs des Philalèthes, fut en pure
perte (39).
D’autre part, si des Frères Allemands avaient été invités, le
Grand Maître, le
duc de Brunswick, ne le fut pas, non par oubli, mais pour
manifester le ressentiment
des organisateurs du Convent, qui n’avaient jamais été invités
à paraître aux
assemblées de ce genre tenues en Allemagne et n’avaient pas
non plus reçu
communication des résultats de leurs délibérations (40).
Dès la première séance Jean de Turkheim
donna au Convent connaissance d’un message du baron de
Turkheim, par lequel ce
Grand Maître de la Ve Province faisait savoir qu’il
lui était
impossible d’assister aux assemblées et que von Waechter avait
offert de venir
à sa place. Mais les Frères de Lyon se souvenaient trop bien
des frais que leur
avaient coûtés les précédentes visites du baron de Weiler et
il fut décidé de
répondre que le Convent aurait probablement terminé ses
travaux avant que
Waechter ait pu arriver de Stuttgart (41).
Il y eut treize séances échelonnées
jusqu’au 10 décembre. Bien avant que le Convent fût arrivé à
son terme, les
deux Chanceliers s’étaient assuré les résultats qu’ils avaient
eus en vue. Ils
avaient pourtant rencontré sur leur route un ou deux passages
difficiles qui
exigèrent toute l’adresse et la diplomatie de Willermoz pour
conduire les
négociations à bonne fin. Il va sans dire que seuls quelques
confidents eurent
vent au préalable des mesures prises d’avance ou se rendirent
compte que, pour
Willermoz et Turkheim, le véritable objet du Convent était
d’obtenir une
acceptation de pure forme et la ratification de décisions déjà
prises (42).
Le résultat fut que certains députés arrivèrent armés de
mémoires, de questions
ou de projets de leur crû, et il est intéressant de voir
comment ils furent
gentiment relégués au second plan.
Le premier fut Prost de Royer, qui,
profitant de l’autorité que lui conférait son rôle de
président de l’assemblée,
débita à la première séance un long discours sur les principes
maçonniques. Il
fut naturellement écouté avec une attention respectueuse, mais
ce n’était pas
là ce que Willermoz désirait (43).
Il ne semble pas qu’il soit resté une copie de ce discours.
L’offensive suivante fut menée par
Beyerlé, préfet de Lorraine. Il avait pris pour argent
comptant la déclaration
contenue dans la circulaire de convocation, qui donnait pour
objet au Convent
d’examiner quelle pouvait être l’ancienneté de la Maçonnerie
et de s’occuper
des réformes nécessaires. Il avait en conséquence apporté un
long mémoire
exposant ses vues sur la survivance de l’Ordre du Temple et
sur les rapports de
celui-ci avec la Franc-Maçonnerie. Cette recherche aurait pu
être aussi la
tâche du Convent, mais Willermoz ne l’avait pas convoqué pour
discuter les
idées d’un autre et assurer leur acceptation. Aussi, Beyerlé
fut prié de
préparer un exposé plus approfondi de la question et, en
attendant, la décision
fut ajournée (44).
Ces incidents semblent avoir prouvé
aux conjurés qu’il était nécessaire de prendre plus fermement
en main la
direction des délibérations. Appuyés sur leur affidés
(Paganucci, Salzmann, le
Dr Giraud et Gaspard de Savaron) ils obtinrent astucieusement
la nomination par
le Convent d’un comité composé des deux Chanceliers, charger
de rassembler et
de trier les renseignements existant sur l’origine et la vraie
nature de la
Maçonnerie. Les autres députés, admettant la nécessité de la
discrétion et
n’oubliant pas les réserves qui devaient limiter la
connaissance de précieux
secrets, se contentèrent de laisser l’enquête sur ces sujets
aux mains de
Willermoz et de Turkheim, qui auraient plus tard à en faire
connaître les
résultats sans être obligés de révéler la source de leurs
informations (45).
Nous reviendrons un peu plus tard sur ce comité et ses
travaux ; notons en
attendant que le Chancelier d’Auvergne avait atteint, en ce
qui concernait le
Convent, tous les objectifs qu’il avait en vue.
Les délégués s’occupèrent alors des
projets de réforme soumis à leurs délibérations. Le premier
portait sur le nom
de l’Ordre qui devait être dorénavant : Chevaliers
Bienfaisants de la Cité
Sainte. D’où
venait ce nom ? Il avait été approuvé longtemps auparavant à
la fois par
Willermoz et par Turkheim, mais par qui et comment il leur
avait été suggéré
reste un mystère. Il y avait eu déjà à Metz un grade de
Chevalier Bienfaisants (46), et une Loge de
Lyon s’appelait « La Bienfaisance », tandis que le terme de
Chevalier
de la Cité Sainte établissait certainement un rapport avec les
anciens
Templiers, mais on ne peut pas considérer comme assuré que ces
faits ou l’un
d’eux ait eu quelque influence sur le choix de la
dénomination.
Le
Convent consacra sept de ses
treize séances aux questions d’organisation et
d’administration, arrêtant en
outre les titres et chapitres du code maçonnique qui formerait
la base du
Régime, Système ou Rite « Rectifié ». Le Code maintenait la
division
traditionnelle de l’Europe en neuf Provinces qui avaient été
délimitées
précédemment par l’ancien Ordre du Temple : Aragon, Auvergne,
Occitanie,
Léon, Bourgogne, Grande Bretagne, Basse Allemagne, Haute
Allemagne, Grèce et
Archipel. Il conservait la plupart des noms donnés aux
dignitaires par l’Ordre
allemand, mais adoptait les noms français pour les charges de
Trésorier, Maître
des Cérémonies, Procureur et Aumônier (47).
Une grande partie de la structure de
l’Ordre fut conservée avec la forme sous laquelle il avait été
reçu d’Allemagne
quelques années auparavant. Mais sur trois points le Rite
Réformé différait de
la Stricte Observance à laquelle il était apparenté. En
premier lieu, il avait
renoncé au caractère aristocratique que la Stricte Observance
avait affecté. Il
avait aboli la distinction en vertu de laquelle les Frères de
noble naissance
étaient armés Chevaliers, tandis que ceux de moindre origine
étaient simplement
Écuyers ; tous seraient dorénavant Chevaliers et les preuves
de noblesse
seraient personnelles, c’est-à-dire purement morales. En
second lieu, seraient
Clercs ceux qui auraient déjà reçu dans le monde profane les
ordres sacrés. Il
était formellement ou implicitement entendu que cette classe
de Frères n’aurait
aucun rapport avec le Cléricat de Stark (47).
Enfin il était réclamé une complète
autonomie et indépendance pour la branche française de l’Ordre
du Temple. Un
Grand Maître Général serait élu par les représentants des
Trois Provinces, et
ses pouvoirs seraient soigneusement définis. Il présiderait un
Chapitre composé
de deux Grands Prieurs et de plusieurs Visiteurs Généraux ; ce
corps
aurait autorité sur les Préfets, les Inspecteurs et les
Commandeurs des
districts, mais le Grand Maître Général n’aurait pas le droit
de prendre aucune
décision sans avoir recueilli l’avis des Provinciaux et le
pouvoir législatif
suprême appartiendrait à l’Ordre en entier, assemblé en un
Convent Général, qui
siégerait tous les neuf ans en temps normal (47).
La principale innovation
administrative fut une nouvelle répartition des territoires
entre les trois
Provinces ; elle eut pour résultat de réduire le vaste domaine
de la
Province d’Auvergne au profit de celle de Bourgogne et surtout
de l’Occitanie (48).
Auvergne fit place à Lyon dans le
nom de la IIe Province ; elle fut divisée en trois
Grands
Prieurés ; celui de France (chef-lieu Paris) ; celui
d’Auvergne
(chef-lieu Lyon) ; celui de Provence (chef-lieu Aix) (49). Le
Chapitre Provincial
de Lyon fut supprimé et remplacé par une assemblée des grands
dignitaires de la
Province, qui devait avoir lieu tous les trois ans, et par un
comité
Administratif permanent où
siégerait le Grand
Prieur, les dignitaires du Prieuré et le Préfet (47).
Les limites de la Province de
Bourgogne furent modifiées. L’Helvétie fut élevée du rang de
Sous-Prieuré à celui
de Prieuré ; la
Commanderie de Bâle devint
une Préfecture, pendant qu’une autre Préfecture était
établie à Zurich ;
certains privilèges furent aussi accordés aux Frères de
Suisse pour la
fondation de nouvelles Loges et la franchise de toutes
redevances à l’égard de
la Province. Le Convent adopta une nouvelle description des
insignes et bijoux,
en même temps que des règlements précis sur le gouvernement
de l’Ordre et les
émoluments des dignitaires (47).
Bien que le Convent fût Français par
essence, il vota une motion qui demandait au Grand Maître, le
duc de Brunswick,
que l’Italie fût détachée de la VIIIe Province et
formât elle-même
la IXe Province de l’Ordre (50).
Sur la proposition du Président,
Prost de Royer, le Convent diminua un peu le nombre et la
pompe de ce qu’il
appelait des « Titres stupides ». Le Grand Maître Provincial
porterait le titre de « Très Illustre et Bienfaisant », les
Préfets
et les autres dignitaires seraient appelés « Vénérables et
Bien-Aimés », tandis que les Chevaliers ordinaires étaient
simplement
« Chers Frères » (51). En outre les membres du
Clergé ne
remplissaient plus aucune fonction spéciale dans les
Chapitres, pas même la
distribution des aumônes (52). Les fêtes de
l’Ordre furent ramenées
à trois : la Saint-Hilaire, le 24 juin ou la fête de la
survivance de
l’Ordre, et le 2 novembre en commémoration des bienfaiteurs
décédés (53).
On constate, au moins dans quelques rituels postérieurs, que
ces fêtes
devinrent l’Épiphanie, la Saint-Jean-Baptiste et la Toussaint.
La question de savoir si l’Ordre
était directement le successeur de l’Ordre du Temple fut
traitée de deux
façons. D’un côté on supprima dans les rituels absolument tout
ce qui élevait
directement des prétentions à cette succession, mais, d’autre
part, le Convent
refusa de prendre la responsabilité d’une réponse ferme ; il
aima mieux
décider qu’on s’informerait encore auprès du Grand Maître
lui-même et que la
vraie décision serait laissée à la discrétion d’un futur
convent. Bien que
l’assemblée fût décidée à reconnaître le duc de Brunswick et
le prince Charles
de Hesse pour les chefs de l’Ordre des Chevaliers
Bienfaisants, cette
reconnaissance n’impliquait pas que ces Frères fussent les
véritables
successeurs des Grands Maîtres de l’Ordre du Temple (47).
Le nombre des grades fut fixé è six
et les rituels révisés des quatre grades inférieurs (Apprenti,
Compagnon,
Maître Maçon et Maître Écossais) furent soumis è l’examen des
députés et dûment
approuvés par eux. Les rituels de l’Ordre Intérieur devaient
être rédigés plus tard
par le Chancelier de
Bourgogne. Ceci est assez curieux car il y avait des mois
qu’il avait entrepris
ce travail et son insistance à demander la convocation du
Convent longtemps
avant que Willermoz fût prêt aurait fait naturellement
supposer qu’il avait
complètement terminé la part du travail préparatoire dont il
s’était chargé.
À l’avant dernière séance Louis de
Beyerlé, Préfet de Nancy, souleva la question de la Maçonnerie
d’Adoption et il
insista pour que, du moment qu’on s’occupait de réformes, on
discutât le plan
d’un genre de Maçonnerie qui convint pour les femmes (54).
Il avait
quelque raison de penser que sa proposition trouverait un
accueil favorable. Le
Rite de la Maçonnerie d’Adoption avait pris naissance en 1770
environ et le
Grand Orient, dans son assemblée générale du 10 avril 1774,
avait établi son
autorité sur toutes les Loges d’Adoption ; en outre, au moins
trois
membres éminents du Rite Templier faisaient partie de ce Rite.
(Bacon de la Chevalerie avait pris
part à la consécration de la Loge « La Candeur » en mars 1775
et en
était devenu le Vénérable peu de temps après. En avril 1775
Prost de Royer,
« Grand Maître de la Grande Loge Provinciale de Lyon », en
était
devenu membre et, le 9 mai, Willermoz lui-même avait signé le
procès-verbal
commémorant l’installation solennelle de la Loge d’Adoption
par une délégation
du Grand Orient ; en 1777 les procès verbaux enregistraient
encore la
présence de Prost de Royer, qualifié de « Président du
Directoire Écossais
de Lyon » (55). Willermoz avait aussi initié sa
sœur, Mme
Provensal, à l’Ordre des Élus Coens et il savait pertinemment
que son maître Pasqually
en avait fait autant en plusieurs occasions).
Mais Willermoz était trop occupé à
viser son propre but pour aider les autres à atteindre le leur
et, bien que les
députés n’aient pas désirés infliger à Beyerlé un second
échec, ils n’étaient
pas disposés à compromettre les relations de leur Système avec
le reste du
monde maçonnique et risquer d’être reniés par lui, en
sanctionnant l’admission
des femmes à leurs travaux rituels.
Revenons maintenant au petit comité
composé des deux Chanceliers. Les termes de l’arrêté qui les
avait désignés
étaient tels que Willermoz se trouvait en situation de
réaliser ses vues et ses
projets, quels qu’ils fussent, sans avoir à révéler quel était
leur auteur ou à
donner quelque explication. Au début du Convent il avait
préparé la voie en
annonçant que le comité de convocation « avait déjà reçu
préliminairement
de la part de quelques Frères étrangers, qui ne voulaient pas
être nommés, des
papiers très importants sur cet objet, à la traduction
desquels on allait
travailler de suite » (56), et, pour prévenir tout
soupçon, les
Frères présents avaient été priés d’apporter aussi leur
contribution, autant
qu’il serait en leur pouvoir.
« Le congrès se réserva
seulement », écrivit Willermoz au prince Charles de Hesse,
« avoir
connaissance du résultat des conférences du comité, ce qui
donna lieu à
l’instruction préliminaire ostensible. Cette instruction
donnait aux Grands
Profès le moyen de tenir des conférences privées entre eux,
sans donner aucun
ombrage aux autres membres du Chapitre » (63). Il
n’est pas
possible de savoir si et sous quelle forme Willermoz aurait
fait des
déclarations plus détaillées, si on lui avait dans une
certaine mesure forcé la
main.
Mais, à la sixième séance, le 3
décembre, le Dr Boyer de Rouquet produisait, en qualité de
député des Helviens,
une lettre des Frères de Montpellier, qui posaient quelques
questions
importunes sur l’Ordre qui peuvent se résumer ainsi qu’il
suit : Les
anciens documents établissant des rapports entre les Templiers
et la Stricte
Observance, que le Baron de Weiler avait promis d’envoyer
d’Allemagne,
existaient-ils vraiment ? Ceux qui dirigeaient l’Ordre
possédaient-ils des
secrets d’une grande importance morale, capable de conduire
l’humanité à la
connaissance de la Sagesse ? Si des secrets d’une telle valeur
existaient
effectivement, les signataires de la lettre estimaient qu’il
devait y avoir
dans chaque Chapitre au moins un Frère qui en eût
connaissance ; sinon il
faudrait établir sur une nouvelle base, capable de satisfaire
tous les membres
de l’Ordre, l’enseignement que dispensait celui-ci (57).
Il faut noter que, chaque fois qu’au
cours des débats fut soulevée la question des origines ou des
vrais secrets de
l’Ordre, le Chancelier lyonnais resta invariablement fidèle à
sa politique
calculée d’effacement personnel, préférant apparemment exercer
le pouvoir dans
la coulisse et laisser ses amis ou confidents occuper la scène
plutôt que de
révéler vers quel but il tendait. En conséquence il laissa au
Chancelier, son
collègue et associé au comité, le soin de donner tout ce qui
était inspiré par
lui-même (57A).
Jean de Turkheim exposa d’abord
assez longuement que le but de la Maçonnerie avait été le
perfectionnement
moral et personnel des Frères plutôt que la pratique de la
philanthropie ;
car on ne vit pas seulement de pain et les besoins moraux sont
aussi impérieux
que les besoins physiques. Aussi le devoir des Chevaliers
Bienfaisants était de
se consacrer à la contemplation de la Vérité, afin d’aider une
humanité infortunée
à s’élever jusqu’à elle (58).
Il en vint ensuite à révéler qu’il
existait déjà un groupement secret d’initiés qui se vouaient à
la recherche et
à l’étude des vérités éternelles et il réclamait en leur
faveur ce qui leur
était nécessaire : la permission de continuer à exercer « les
augustes fonctions du clergé primitif », sans être troublés
par les
questions indiscrètes des autres Frères (59). Ce
qui revenait à
proclamer que, dans l’intérêt de l’Ordre, il devait y avoir,
en plus des Loges
et Chapitres ordinaires, des cercles secrets, dont
l’existence, la nature et
les occupations resteraient ignorées ; c’était là tout ce que
les
Chanceliers d’Auvergne et de Bourgogne jugeaient à-propos de
faire connaître.
Une demande d’explications un peu
plus claires fut adroitement éludée par Turkheim : il prétexta
que le
travail que lui avait imposé la révision du Code Maçonnique ne
lui avait laissé
que peu de loisir pour extraire des documents une instruction
complète (60).
Ses auditeurs se déclarèrent convaincus et décidèrent que
copie du rapport
qu’ils venaient d’entendre serait conservée dans toutes les
Préfectures, pour
servir à l’instruction des Chevaliers jugés dignes d’en
prendre connaissance.
Il n’est pas douteux que la conclusion du rapport de Turkheim
avait contribué à
les rendrent complaisants et dociles : il leur avait annoncé
qu’il était
autorisé à leur offrir la précieuse faveur d’être admis dans
le Saint des
Saints dont il venait de leur parler. Mais il avait averti ses
auditeurs que
pour que la porte donnant accès dans le domaine de la Science
primitive,
conservée par les gardiens de la tradition, pût leur être
ouverte, certaines
formalités étaient nécessaires ; que les obligations qu’ils
avaient
jusqu’alors contractées étaient insuffisantes pour franchir le
seuil d’une
aussi solennelle initiation et qu’on exigerait de tout
candidat un nouvel
engagement, formulé en ces termes :
« Je promets devant Dieu, dont j’avais
hautement
professé l’existence, et je m’engage
envers
tous mes
Frères, sur ma parole d’honneur, de ne jamais communiquer, ni
faire aucune
mention, verbalement ou par écrit, à aucun homme qui ne sera
pas engagé, comme
je me reconnais l’être dès à présent, des intentions secrètes
de l’Ordre qui
vont m’être communiquées, ou pourront l’être par la suite, à
moins d’y être
autorisé par mes Frères réunis, qui auront reçu les mêmes, me
reconnaissant dès
ce moment indigne de leur estime et de toute communication
envers eux, si je
contreviens en aucune manière au présent engagement, que je
contracte librement
et volontairement pour mon avancement dans la vertu et la
connaissance de la
vérité. Que Dieu me soit en aide » (61).
Turkheim,
Jean-Baptiste Willermoz, Salzmann, Prost de Royer, Beyerlé,
Duperret, le Dr
Willermoz et Boyer de Rouquet signèrent cet engagement, daté
de « décembre
1778 » (62). En y apposant sa signature comme les
autres, le
Chancelier lyonnais se donnait l’air d’être nouvellement admis
dans l’Ordre
secret. Il désirait être tenu, ainsi que le Chancelier
strasbourgeois,
simplement pour un intermédiaire chargé de traduire et de
faire connaître les
instructions provenant des mystérieux et fabuleux Frères
étrangers. Pour une
raison ou pour une autre, il semble avoir tenu cette ruse pour
nécessaire et,
afin d’en assurer le succès, il prit la précaution
complémentaire de ne pas
faire entrer Périsse, Duluc et Paganucci, ses collaborateurs
les plus intimes,
dans le premier groupe qui fut formé.
« Après
ceux-là (les dignitaires et les officiers), seulement, on
procéda à la
réception de ceux qui avaient été les confidents de ma
rédaction, au moyen de
quoi tout soupçon de connivence entre eux et moi fut
absolument écarté » (63).
Nous ne
savons pas quelles cérémonies rituelles suivirent la signature
de l’engagement.
On ne fit probablement rien de plus que de proclamer que les
signataires
porteraient dorénavant le titre de « Profès » et que le devoir
de
chacun d’eux était d’étudier l’instruction secrète du grade,
c’est-à-dire la
traduction qui allait être faite des importants « papiers »
envoyés
par les Frères étrangers et dont la réception venait d’être
notifiée au
Convent. Willermoz a bien écrit en 1781 au prince Charles de
Hesse qu’il avait
aussi, dans une séance privée, donné lecture aux dignitaires
du Convent du
grade de Grand Profès ; mais il semble résulter de la
confrontation de la
liste des signataires des procès-verbaux du Convent avec les
listes
particulières et ultérieures des Frères composant les Collèges
de Grand Profès
que plusieurs des premiers n’ont jamais atteint le grade
supérieur de la
Profession (64).
Pour le
moment Willermoz pouvait être pleinement satisfait. Les
nouveaux Profès, du
moins la plupart d’entre eux, considéraient la Maçonnerie
comme une société
ayant un but utilitaire et ils ignoraient complètement quelle
était la véritable
tendance des nouveaux grades ; il leur avait suffi de recevoir
des titres
qu’on leur avait dit être très anciens et importants. En
outre, en signant leur
engagement et en acceptant ces titres maçonniques, ils avaient
mis le sceau de
l’authenticité sur l’innovation de Willermoz et la
« Profession »,
née dans le domaine de l’imagination, avait pris pied dans
celui de la réalité.
Que tout
cela était attribuable à Willermoz seul, voir sa lettre au
prince
Charles : « Pour répondre sommairement aux questions que me
propose
V.A.S. je lui confesse que je suis le seul auteur et le
principal rédacteur des
deux instructions secrètes de Profès et de Grand Profès qui
lui ont été
communiquées ainsi que des statuts, formules et prières qui y
sont joints et aussi
d’une instruction qui précède ces deux-là, laquelle est
communiquée sans
mystère ni engagement particulier à presque tous les
Chevaliers le jour même de
leur vestition ou quelques jours après ad libitum ; celle-ci
qui contient
des anecdotes fort connues et aussi une délibération du
convent national de
Lyon, fait le complément de la réception et prépare de loin
aux deux autres qui
restent secrètes et dont ledit convent national n’eut aucune
connaissance » (65).
Il ne
reste plus qu’à noter encore deux faits : au moment de se
séparer, le
Convent désigna Prost de Royer, Turkheim et Willermoz pour
composer un Comité
National, dont les décisions devraient être approuvées
rétrospectivement. Le
Convent décréta aussi le tenues périodiques d’une sorte de
Grand Chapitre
National, où
siègeraient les dignitaires des divers Prieurés et Districts,
pour représenter
les Loges françaises de l’Ordre et régler les questions
importantes qui
pourraient se poser de temps en temps. Mais, sans tenir compte
de la
recommandation instante du Grand Maître Provincial de la Ve
Province, qui conseillait de ne rien faire qui pût être
considéré comme un
manque d’égards au Grand Maître ou aux supérieurs du Système
allemand, le
Convent leur substituait un gouvernement national dans la
branche française de
l’Ordre Templier et donnait ainsi satisfaction à ceux qui
avaient protesté
contre la dépendance où
celle-ci se trouvait
vis-à-vis d’une autorité étrangère (66).
Finalement,
les Chevaliers Bienfaisants lancèrent une circulaire,
accompagnée du nouveau
Code Maçonnique, et adressée à tous les établissements
relevant de la Stricte
Observance, pour leur faire connaître les décisions du Convent
des Gaules. Les
termes en avaient été approuvés au cours de la sixième séance,
le 3 décembre.
Nous ne savons pas de façon certaine qui fut responsable de la
rédaction de ce
manifeste, mais nous avons toutes raisons de l’attribuer à
l’un des
Chanceliers, sinon aux deux. En tout cas, la circulaire (67)
est un
document instructif et qui mérite une étude attentive, car
elle montre
clairement quelle fut l’attitude des promoteurs du Convent :
1) ils
prétendaient avoir découvert la vraie origine de la Maçonnerie
et le but
qu’elle s’était assigné primitivement ; 2) ils condamnaient et
interdisaient la pratique de tous les grades qui ne figuraient
pas dans leur
Système ; 3) ils se présentaient comme étant essentiellement
les champions
de l’adoration du Christ.
La
circulaire affirmait que le Convent avait, pour le moins,
réussi à établir
cette autorité suprême et légitime que « des Loges entières,
dans diverses
contrées, sentant la nécessité d’un centre commun dépositaire
d’une autorité
législative », avait cherché jusqu’alors en vain à établir
« en
coopérant à la formation de divers Grands Orients ». Les
députés au
Convent, « convaincus que la stabilité et la prospérité de
l’Ordre
Maçonnique dépendaient entièrement du rétablissement de cette
unité primitive,
ne trouvant pas chez ceux qui ont voulu se l’approprier les
signes qui doivent
la caractériser et enhardis aient appris sur l’ancienneté de
l’Ordre des
Francs-Maçons « fondé sur la tradition la plus constante »,
étaient
« enfin parvenus à en découvrir le berceau ». Ils avaient le
bonheur
de retrouver des « traces précieuses de l’ancienneté et du but
de la
Maçonnerie ».
« Les
temps étaient passés », disait encore la circulaire, « où,
méconnaissant l’esprit de la vraie Maçonnerie, on ne jugeait
du mérite d’un
candidat que par l’augmentation des fonds », où « L’obligation
maçonnique n’était qu’un jeu de mots et les cérémonies de
réception qu’un
amusement puéril et souvent indécent », où « l’on craignait de
rencontrer dans la société civile un homme qu’on venait
d’embrasser comme
Frère ». Les Chevaliers Bienfaisant étaient « moins jaloux de
captiver la multitude que d’acquérir de dignes Frères » (67).
La
circulaire insistait sur les caractères distinctifs du
Régime : pratique
de la bienfaisance, inspiration chrétienne, réprobation des
grades de
Vengeance, parfaite égalité régnant entre tous les membres de
l’association.
« L’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte »,
disait-elle, « est ramené par la Réforme à son but primitif,
qui n’est
autre que le soulagement de l’humanité… Aucun profane ne peut
être reçu
Franc-Maçon s’il ne professe la religion chrétienne… La
Maçonnerie Réformée ne
comprend que quatre grades ; tous les autres grades, sous
quelque
dénomination qu’ils soient connus, principalement toute espèce
d’Élu, de
Chevalier Kadosch et les grades qui leur ressemblent sont expressément
défendus dans toutes les
Loges Réunis, sous les peines les plus graves comme dangereux
et contraires au
but et à l’esprit de la Franc-Maçonnerie ».
Je ne puis
rien faire de mieux, pour conclure, que d’adopter l’essentiel
du résumé, donné
par Mme Joly (68), des résultats du Convent.
Willermoz a atteint le
but qu’il s’était proposé ; la classe secrète des grades
supérieurs a été
établie et il avait officiellement autorisation de cultiver sa
propre doctrine,
sous la condition du secret et du mystère. Le Convent des
Gaules avait fait des
trois Directoires français de la Stricte Observance une
société mystique
entièrement différente du Système allemand dont elle était
issue. On peut dire
que le Chancelier lyonnais, malgré son affectation de
modestie, était devenu
virtuellement le chef d’un nouveau Régime Maçonnique, le
Supérieur Inconnu à
lui-même (et restant tout à fait sans le savoir) de l’Ordre
des Élus Coens
fondé par Pasqually; Source.: Mariette Cyvard .
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